
«Je vais supprimer le numerus apertus pour former plus de médecins, le 17 juin», s’est engagé le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins, Yannick Neuder, sur France Inter jeudi 12 juin. Alors qu’il était encore député, le ministre avait déposé une proposition de loi en ce sens il y a déjà quelques années, en octobre 2023. Le texte a été adopté par l’Assemblée nationale en décembre 2023. La proposition de loi est «inscrite à l’ordre du Sénat» le 17 juin, a-t-il spécifié.
Le numerus apertus qui remplace le numerus clausus depuis 2020 «est encore beaucoup trop restrictif», avait regretté Yannick Neuder dans une interview donnée à franceinfo en mars dernier. Pour rappel, le numerus clausus ou «nombre fermé» en français a été mis en place dans les années 1970. Le nombre maximal d'étudiants qui pouvaient entrer en deuxième année était alors fixé chaque année dans un arrêté ministériel. Le numerus apertus ou «nombre ouvert» qui le remplace est quant à lui déterminé par les universités et les agences régionales de santé (ARS) et correspond au nombre d’étudiants pouvant chaque année accéder à la seconde année d’étude de médecine.
Le nombre de places en 2e année fixé selon les «besoins du territoire»
Yannick Neuder souhaite supprimer ce numerus apertus afin de fixer le nombre de places en deuxième année «en fonction des besoins du territoire», a-t-il exposé. Une solution face au désert médical contre lequel le gouvernement tente de lutter. En 2024, six millions de Français n’avaient pas de médecin traitant et 87% du territoire était classé en désert médical, affirme l’exécutif. En avril dernier, le Premier ministre a présenté un plan contre le manque de médecins dans lequel le gouvernement souhaitait notamment davantage encadrer l’installation des médecins libéraux. Les organisations de médecins libéraux s’étaient dressées contre cette mesure.
«On pourra aussi rapatrier tous les étudiants français partis en Roumanie, en Belgique étudier», a avancé Yannick Neuder jeudi 12 juin. En effet, près de 5 000 Français étudient la médecine à l’étranger selon Le Quotidien du médecin faute d’avoir pu entrer en seconde année dans l’Hexagone. En mars dernier, le ministre de la Santé estimait que la suppression du numerus apertus pourrait permettre «au 2 novembre 2026» d’avoir «3 700 docteurs juniors de plus chaque année».
En parallèle, Yannick Neuder veut «faire en sorte d’avoir davantage d’étudiants en psychiatrie», un secteur que le ministre qualifie de «parent pauvre de l'hôpital». «Je crois qu'il y a urgence à renforcer toute la prise en charge de la santé mentale de la population et particulièrement des plus jeunes», a-t-il déclaré jeudi matin. Le gouvernement souhaite augmenter le nombre d’internes en psychiatrie à 600 (contre 500 actuellement) à compter de 2027. Le ministre veut faire en sorte «que chaque étudiant en médecine et en paramédical puisse effectuer un stage durant son parcours de formation en psychiatrie».



















