Les comptes ne sont pas bons. La Cour des comptes a une nouvelle fois rappelé à l’ordre la branche famille de la Sécurité sociale qui serait responsable d’«erreurs non corrigées par les actions de contrôle interne» à hauteur de 6,3 milliards d’euros. Ainsi, entre mai 2024 et mai 2025, les pertes dues à des «versements indus» ont augmenté de 800 millions d’euros. Un montant que la Cour qualifie de «particulièrement élevé» dans un communiqué rendu public vendredi 16 mai.

«Ces erreurs représentent 8 % du montant des prestations, et concernent notamment le RSA, la prime d’activité et les aides au logement. En particulier, plus d’un quart des montants versés au titre de la prime d’activité est entaché d’erreur», indique l’institution chargée de contrôler la régularité des comptes publics. Pointant du doigt ces erreurs liées aux données prises en compte dans le versement des prestations et non corrigées au bout de 24 mois, la Cour des comptes s’est par conséquent déclarée dans l’impossibilité de certifier les comptes de la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf) pour l’année 2024, rapporte franceinfo. Une décision que l’institution avait déjà prise en 2022 et 2023.

Des erreurs commises par les allocataires

Selon le directeur général de la Cnaf, Nicolas Grivel, ces écarts résultent d’erreurs commises par les allocataires lorsque ces derniers «remplissent leurs déclarations de ressources», a-t-il expliqué auprès de l’Agence France-Presse. S’il estime que les risques les plus importants concernent le RSA et la prime d’activité calculés à partir de déclarations remplies directement par les allocataires en fonction de leurs derniers revenus, reste que ces erreurs devraient diminuer à l’avenir. En effet, grâce au nouveau dispositif de solidarité à la source déployé sur le territoire depuis le mois de mars, les déclarations des allocataires sont désormais «préremplies sur la base des informations données par l’employeur, France Travail ou l’Assurance maladie», explique Nicolas Grivel.