
Elle était annoncée depuis plusieurs semaines et a pris encore plus d’importance avec la polémique autour de Shein. Débattue par les députés à l’Assemblée nationale, la taxe sur les petits colis, majoritairement chinois, a finalement été votée dans la nuit du mercredi au jeudi 20 novembre, rapporte Le Parisien, et ce à une très large majorité (208 voix pour, 87 contre). Examiné dans le cadre de la première lecture du budget de l’Etat, l'article 22 du projet de loi de finances prévoit une taxe de 2 euros sur tous les colis dont la valeur est inférieure à 150 euros et qui sont d’origine extra-européenne.
Selon le gouvernement, qui la défendait, cette taxe devrait rapporter 500 millions d’euros chaque année et sera destinée à financer l’achat de scanners afin de contrôler les colis et d'embaucher des douaniers. A l’image de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg, cette taxe verra le jour dès le 1er janvier, donc neuf mois plus tôt que dans les autres pays de l’Union européenne. Dans le détail, la coalition gouvernementale a voté pour cette taxe, tout comme la gauche et le groupe UDR d’Eric Ciotti. En revanche, le Rassemblement national a voté contre.
Une mesure contre les classes populaires, pour le RN
Le RN a notamment fustigé une «taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes». Marine Le Pen a raillé l’argument des contrôles puisque «l’année dernière, 0,125% de colis ont été vérifiés». Et d’ajouter : «C’est se moquer du monde !» Dans la foulée, la ministre des Comptes publics a défendu une «redevance» destinée à contrôler des produits souvent «dangereux». Amélie de Montchalin s’en est prise également à ceux ne souhaitant pas voter le texte, «(Vous n’avez) pas choisi la France, pas choisi nos commerçants (mais) la Chine et sa submersion.»
De son côté, la France insoumise avait demandé que les plateformes visées soient directement taxées et non les colis. Mais le gouvernement avait prévu un amendement permettant que la taxe soit payée via «le tuyau de la TVA» et «alimenté par les plateformes», soulignent nos confrères. La mesure avait été confirmée par le ministre délégué chargé du Commerce extérieur le 10 novembre dernier, alors que le géant chinois de la fast-fashion était en pleine tempête.
Exonération de droits de douane dans l’UE
La semaine dernière, les ministres des Finances de l’Union européenne se sont aussi accordés sur la suppression de l’exonération de droits de douane sur les colis importés en Europe. La mesure, qui pourrait entrer en vigueur au premier trimestre 2026, a été décrite comme une «étape-clé pour la protection des consommateurs européens et du marché intérieur». L’UE pourrait même instaurer des frais de traitement sur chaque colis entrant sur le sol européen.



















