
Le timing était millimétré. Alors que la commission mixte paritaire échouait à se mettre d’accord sur le Budget de la Sécu 2026, les médecins libéraux appelaient dans le même temps à la grève. Une mobilisation d’ampleur réclamée par les sept syndicats représentatifs des médecins libéraux qui appellent, dans un communiqué, «à se préparer à un mouvement de grève sans précédent à partir du 5 janvier». Dans le viseur des médecins : le projet de la Sécurité sociale 2026, qui «marque une rupture historique» et surtout «sonne le glas de la médecine libérale en France», dénoncent les organisations.
Avenir Spé - Le Bloc, mais également la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), la Fédération des Médecins de France (FMF), MG France, le Syndicat des Médecins Libéraux (SML), l’Union Française pour une Médecine Libre Syndicat (UFMLS), les Jeunes Médecins, Médecins pour demain ainsi que le coordinateur COMELI et le Collectif Médical du Sud-Est fustigent un texte qui «fait disparaître la démocratie sanitaire au profit d’une planification étatique».
Des millions de Français «sans médecin» ?
Dans leur viseur également, le pouvoir de baisser «unilatéralement» les tarifs des consultations et des actes et la suppression de la négociation conventionnelle. «Ce PLFSS, construit par le Gouvernement de Sébastien Lecornu, va aggraver dramatiquement l’accès aux soins», dénoncent-ils, en mettant en garde sur le fait que des millions de Français pourraient ne plus avoir de médecin. Les syndicats médicaux promettent ainsi une «réponse massive et unitaire».
Appelant à «refuser de signer les contrats d’engagement France Santé» et à «soutenir et amplifier la mobilisation lancée par les cardiologues («La cardiologie ne répond plus»)», ces organisations veulent mettre la pression. Elles recommandent également aux médecins de sortir «massivement» de l’OPTAM (Option Pratique Tarifaire Maîtrisée) et de suspendre l’alimentation du Dossier médical partagé (DMP). Les médecins libéraux de plus de 60 ans sont également invités «à déclarer dès aujourd’hui aux ARS leur cessation d’activité dans six mois», quand la demande de validation des arrêts de travail par le service médical via Amelipro doit être systématisée.
Vers une annulation de rendez-vous ?
Les organisations promettent dès lors un mouvement de grève «sans précédent» dès le 5 janvier et demandent aux médecins de reporter tous les rendez-vous des patients déjà prévus. Une manifestation aura également lieu à Paris le 7 janvier. «Puisque le Gouvernement pense pouvoir faire sans nous, montrons-lui ce qu’est réellement une France sans médecins libéraux», concluent-ils. Reste à savoir si ce mouvement prévu du 5 au 15 janvier sera fortement suivi.



















