La France aura-t-elle un budget en 2026 ? Et surtout, sera-t-il prêt dans les temps ? Dans la lignée de ce qu’il avait annoncé mi-juillet, François Bayrou a présenté le 25 août les lignes de son plan budgétaire pour 2026 et va engager la responsabilité de son gouvernement le 8 septembre prochain lors d'un vote de confiance. Selon le Premier ministre, pour réduire la dette, un plan d’économies est nécessaire. Invité à réagir sur le sujet lundi soir dans le 20h de France2, Michel-Edouard Leclerc n’a, semble-t-il, pas la même vision des choses, a repéré BFMTV.

Revenant sur la question de la dette, le patron du comité stratégique des supermarchés E.Leclerc a mis en avant l’importance de la croissance. «Personne ne parle de croissance», a-t-il regretté, alors qu’il s’agit, selon lui, de «la meilleure manière de rembourser une dette» tout comme le fait «d'aller chercher du chiffre d'affaires». Michel-Edouard Leclerc s’est surtout insurgé contre la «dramaturgie» des propos tenus par le Premier ministre sur la dette. «Ce n'est pas la peur qui va mobiliser les Français», a-t-il insisté.

Une «réforme fiscale» pour davantage de justice sociale

Cependant, avec une croissance en panne, c’est toute la consommation qui va s’effondrer, met en garde le grand patron. «Or, aujourd'hui, la moitié de la croissance, c'est la consommation», a-t-il rappelé au 20h de France 2. Interrogé également par Léa Salamé sur les propos tenus par le Premier ministre, notamment sur les «boomers», Michel-Edouard Leclerc a également souligné que «la moitié des Français retraités ou salariés gagnent moins de 1 900 balles par mois».

Avant de s’insurger sur «les efforts supplémentaires» qui leur sont demandés «pour la gestion des comptes publics». Il plébiscite davantage «une réforme fiscale pour plus de justice sociale se justifie en elle-même» et notamment l’utilisation «de l’argent des riches» afin de créer un fonds souverain. «Il y a des actifs à la clé, ce n'est pas grave de faire de la dette pour financer des actifs», a-t-il ajouté.

Le grand patron a enfin déploré les nombreux «effets d’annonce» des parlementaires et du gouvernement qui créent de «l’illisibilité» ainsi que de «l’anxiété». «Il y a presque dix millions de personnes qui sont en dessous du seuil de pauvreté. Donc en fait, ils sont avides (...) de chercher des promos», a-t-il enfin rappelé, soulignant l’importance, une nouvelle fois, de la consommation pour relancer la croissance.