
Le scandale des airbags Takata, qui affecte des millions de véhicules à travers le monde, met à mal les projets de vacances de nombreux automobilistes. Depuis l'annonce, le 28 juin, de l'immobilisation de 800 000 véhicules supplémentaires en France, la liste des automobilistes impactés ne cesse de s'allonger. Désormais, 1,7 million de voitures sont concernées. Si leur immobilisation répond donc à une urgence de sécurité, elle chamboule aussi le quotidien de plusieurs familles, qui ont témoigné auprès de France Info en cette période de départs.
«Plus de voiture pour les vacances», lâche Mustapha, retraité de 64 ans, visiblement abattu. Sa Citroën C3, fidèle compagne de route, est sur la liste noire. L'homme, installé à Vitry-sur-Seine, avait tout prévu pour une quinzaine de jours en Bretagne avec sa famille. En vain. Après un premier garage sans pièce disponible, puis un second «débordé», il obtient un rendez-vous… trop tardif. «On a tout annulé. Le train est trop cher, et on préfère ne plus utiliser la voiture, on ne veut prendre aucun risque», confie-t-il.
«Je roule avec, mais j'ai la peur au ventre»
Même désillusion pour Alice, mère de deux enfants à Saint-Nazaire. Sa Citroën C4, adaptée à son handicap, est également concernée par le rappel. «J'ai très, très peur de prendre ma voiture. Ça fait des mois que je roule avec un véhicule qui aurait pu m'exploser à la figure !» s’indigne-t-elle. Sans alternative compatible avec sa situation, elle envisage, elle aussi, d'annuler ses congés. «Notre réservation Airbnb n’est pas remboursable», regrette-t-elle, impuissante. Son rendez-vous chez le garagiste est fixé au 16 juillet, soit après le pont tant attendu.
D'autres, comme Ingrid, fonctionnaire dans l'aide sociale à l'enfance, s'estiment presque chanceux. Sa Citroën C3 attend toujours une réparation, les garages étant à court de pièces. Mais elle a pu emprunter une voiture familiale pour partir en Savoie à la date prévue. Une solution temporaire qui n'efface pas sa colère : «On achète un véhicule, on apprend des années après qu'il y avait un problème, et quand on veut en changer, on ne peut pas. C'est inadmissible !»
Pour certains, le choix est encore plus difficile : rouler malgré les risques, ou rester immobilisé. William, habitant de Colombes, n'a pas eu le luxe d'une alternative. Sans emploi depuis deux ans, il continue à utiliser sa Chevrolet Orlando, faute de rendez-vous disponible chez Opel. «Je roule avec, je suis obligé», avoue-t-il, inquiet à l'idée de faire 450 kilomètres vers Pornic avec ses enfants. «Je ne peux pas faire autrement, mais oui, j'ai la peur au ventre.» Un sentiment renforcé par l'avertissement de son assurance : en cas d’accident, il ne sera pas couvert.
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