Quelle mouche a bien pu les piquer ? Edouard Philippe, Gérald Darmanin, Bruno Retailleau, David Lisnard, Gabriel Attal et beaucoup d’autres envisagent d’introduire une part de retraite par capitalisation dans le système actuel. A droite, c’est une idée ancienne. La gauche moderne, en revanche, y est historiquement opposée, même si Jean Jaurès, en son temps, en faisait la promotion – «bien maniée par un prolétariat organisé et clairvoyant, la capitalisation peut servir très substantiellement la classe ouvrière», disait-il. Un verrou vient cependant de sauter, lors du conclave sur les retraites, avec une CFDT pour qui le sujet n’est désormais plus… tabou !

Est-ce à dire que notre système par répartition est tellement mal en point qu’il faille en passer par la «capi» ? Les Français sont partants : 53% d’entre eux y sont favorables, selon le baromètre BPCE L’Observatoire de juin. Dans le contexte actuel d’instabilité politique, selon les forces qui émergeront, ce débat peut très vite être mis au rebus ou, au contraire, revenir sur le devant de la scène.

Qu’est-ce que le système par capitalisation ?

C’est un système dans lequel vous cotisez pour vous-même, comme avec n’importe quel produit d’épargne. Vos cotisations (les vôtres et celles de votre employeur), placées sur votre compte, sont investies sur les marchés financiers, et vos gains viennent tous les ans grossir votre capital. Si le rendement est de 3,50% par an par exemple, pour 10 000 euros versés, vous récupérez 17 250 euros vingt ans plus tard. Pourquoi faudrait-il s’en priver ?

La suite est réservée aux abonnés
Abonnez-vous à Capital à partir de 1€ le premier mois
  • Accès à tous les articles réservés aux abonnés, sur le site et l'appli
  • Le magazine en version numérique
  • Navigation sans publicité
  • Sans engagement