
Le gouvernement a acté la suspension de la réforme des retraites. La lettre rectificative au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui précise les conditions de la mise en pause de la réforme de 2023, a été présentée jeudi 23 octobre, lors d’un Conseil des ministres exceptionnel.
Cette lettre, consultée par Capital, détaille le coût de la mesure. La suspension de la réforme devrait peser pour 100 millions d’euros en 2026 au budget de l’Etat et 1,4 milliard d’euros en 2027. C’est moins que ce qu’avait initialement annoncé le gouvernement de Sébastien Lecornu qui prévoyait un coût de 400 millions d’euros dès 2026 et 1,8 milliard en 2027. Cet écart pourrait s’expliquer par l'exclusion de certains profils de la suspension de la réforme des retraites.
Les carrières longues privées de la suspension de la réforme des retraites ?
Selon Le Parisien, les retraités qui bénéficient d’un départ anticipé pour carrière longue ne seraient pas concernés ainsi que certains régimes spéciaux. Cela permettrait d’économiser 300 millions d'euros, avance le journal. «Ces départs anticipés ne sont pas concernés par la suspension car leur trajectoire et leur point d’arrivée sont déjà plus favorables que les 62 ans et neuf mois prévus par la réforme», rapporte un haut fonctionnaire dans les colonnes du Parisien.
Pour rappel, dans la lettre rectificative au PLFSS, le gouvernement prévoit la mise à contribution de certains acteurs afin de compenser le coût de la suspension de la réforme des retraites. Le taux de contribution des organismes complémentaires, les mutuelles et les assurances de santé, devrait passer de 2,05 à 2,25% en 2026. En parallèle, alors que le projet de loi de finances prévoit déjà le gel des pensions de retraite en 2026 de 0,4 point, la lettre rectificative propose une sous-indexation des pensions de 0,9 point en 2027. Le pouvoir d’achat des retraités devrait alors être mis à mal puisque, selon les estimations de l’exécutif, l’inflation devrait atteindre 1,75% en 2027.
Si la mesure est adoptée lors de l’examen des textes budgétaires, la suspension de la réforme Borne devrait courir jusqu’au 1er janvier 2028. Ainsi, la génération née en 1964 pourra partir à la retraite à 62 ans et 9 mois au lieu de 63 ans. Le relèvement de la durée de cotisation sera lui aussi suspendu à 170 trimestres.
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