Deux jours avant la Journée internationale de la fille, Dassault Systèmes a dévoilé sa web-application O’gure, censée encourager les vocations féminines dans les métiers scientifiques. Une application pensée dans le temps long : «Cela a été une aventure de deux ans avant son lancement aujourd’hui», confie Victoire de Margerie, directrice marketing et communication de l’entreprise, qui affirme «travailler avec le gouvernement «pour déployer l’outil dans les collèges et lycées de France».

L’application, financée par Dassault Systèmes et la Fondation Dassault pour un montant inconnu, se veut ludique et accessible pour les jeunes filles. Sur cinq à dix minutes, elles ont l’occasion d’effectuer des petits jeux combinant test de personnalité et matières préférées à l’école. Plusieurs vidéos témoignages de femmes d’environ deux minutes qui décrivent leur métier sont disponibles dans l’application afin de permettre aux jeunes adolescentes d’avoir des retours concrets. Pour des informations plus théoriques, des liens renvoyant vers l’Onisep, l’organisme qui regroupe les métiers et formations en France, sont disponibles après avoir terminé les différents tests.

Les métiers scientifiques cruellement boudés par les filles

Car les chiffres sont très parlants. 9% : c’est le pourcentage de filles interrogées qui se projettent sur un métier scientifique selon une étude réalisée en septembre 2025 par Odoxa pour Dassault Systèmes. 57% l’écartent d’entrée. Des chiffres qui s’expliquent par un manque d’information et des stéréotypes qui ont la vie dure. En effet, un tiers des filles interrogées reconnaissent ne pas savoir exactement quels sont les métiers dans le milieu scientifique et 60% d’entre elles considèrent qu’ils ne sont pas faits pour elles. Edifiant : alors qu’elles les appréhendent mal, 72% de ces futures travailleuses estiment que ces métiers sont arides et techniques.

Autant de raisons qui poussent 66% des filles de 13-15 ans à tourner le dos aux études scientifiques, contre 47% des les garçons. Des chiffres et un constat qui soulèvent des questions, à l’heure où les diplômées de filière scientifique ont baissé de 6% entre 2013 et 2020 en France alors qu’elles ont augmenté d’environ 20% dans le reste de l’Europe. D’ailleurs, même chez Dassault, précurseur avec le lancement de cette application, à peine plus d’un quart des salariés (28%) sont des femmes.