L'intelligence artificielle est en train de révolutionner les processus de recrutement. Selon une étude menée auprès de 2 000 personnes par la plateforme Capterra, qui propose des logiciels RH aux entreprises, 57% des postulants utilisent l’IA pour booster leurs candidatures. Cette technologie leur permet en effet d'améliorer leurs CV (32% des postulants), de rédiger des lettres de motivation (32%) ou encore de préparer leurs entretiens (27%). «Pour les candidats, l'avantage principal d’utiliser l’IA est de pouvoir répondre à un nombre d’offres plus important mais également d’améliorer la qualité de leurs candidatures», explique Emilie Audebert, analyste de contenu spécialisée dans les ressources humaines pour Capterra.

Dans le détail, l’IA permet par exemple aux candidats d'adapter les compétences mentionnées sur leur CV en fonction de l’offre d'emploi ou encore de faire apparaître des mots clés dans leurs lettres de motivation particulièrement recherchés par les recruteurs. Certaines personnes en recherche d'emploi vont encore plus loin en demandant à l’IA de leur fournir des réponses pour leur futur entretien d'embauche.

Si ces méthodes sont de plus en plus prisées par les candidats avec l'émergence de l’IA, sont-elles pour autant efficaces pour maximiser leurs chances de trouver un emploi ? Selon l'enquête de Capterra, la réponse est largement positive puisque 85% des candidats qui utilisent fréquemment l'IA ont reçu au moins une réponse positive, contre 54% pour ceux qui ne l'utilisent pas.

Des outils anti-triche utilisées par les recruteurs

Pour autant, l'utilisation de l’IA est loin d'être sans risque. En effet, les recruteurs s’adaptent à ces nouvelles pratiques puisque certains disposent d’outils leurs permettant de détecter d’éventuels documents frauduleux, susceptibles d'être générés par l’IA. Les tricheurs risquent ainsi d’être exclus du processus de recrutement. Or les postulants qui utilisent l’IA ont tendance à embellir la réalité puisque 80% d’entre eux ont admis avoir déjà surévalué leurs compétences pour tenter d'améliorer leurs chances d’être recrutées.

«L’IA joue en faveur des candidats s’ils utilisent cette technologie de manière éthique et transparente. Il était déjà possible d’adapter les compétences d’un CV à une offre d’emploi de manière manuelle il y a quelques années, l’IA rend juste ce processus plus efficace, poursuit Emilie Audebert. En revanche, cela peut devenir problématique lorsque les candidats s’en servent pour générer des réponses standardisées, qui nuisent à leur candidature.» En effet, certains n'hésitent plus à utiliser l’IA en direct lors de leurs entretiens d’embauche qui se déroulent à distance. Mais une fois encore, les recruteurs ont la possibilité de riposter en utilisant des outils numériques capables de surveiller l'environnement numérique des candidats, afin de déceler une éventuelle tentative de triche. A noter que dans ce cas, les recruteurs sont contraints de prévenir les candidats de l'utilisation de leurs logiciels espion.

Vous l’aurez compris, si l’IA est tout à fait compatible avec vos recherches d’emploi, il est fortement conseillé de l'utiliser avec mesure, sous peine de risquer une exclusion du processus de recrutement. Pour éviter ce genre de mésaventures, de plus en plus d’entreprises mentionnent explicitement les règles à respecter en matière d’IA directement sur la fiche de poste. Certains recruteurs rédigent même des chartes concernant l'utilisation de l’IA à destination des candidats.