
Si vous pensiez trouver un emploi sans trop de difficultés, ce n’est pas encore pour cette année ! D’après l’étude de rémunération 2026 du cabinet Robert Walters, les offres d’emploi à destination des cadres ont baissé de 23% entre 2024 et 2025. Une donnée corroborée auprès des entreprises : près de 4 sur 10, sur les quelque 200 sondées, ont mis en pause voire arrêté totalement leurs recrutements cette année.
Et parmi les entreprises qui ont fait l’objet de départs, un peu moins de la moitié (44%) ont réparti les missions en interne du poste vacant et/ou supprimé. Aussi, environ une entreprise sur dix (7%) n’arrive pas à trouver des candidatures répondant à leurs attentes. Une situation globale compliquée donc pour les entreprises, 68% d’entre elles se disant préoccupées par la pénurie de talents en 2025. Un chiffre toutefois en baisse par rapport à l’année dernière (84%).
Le décalage des attentes entre salariés et employeurs complique le recrutement
Si les entreprises se disent préoccupées par une pénurie de talents, cette dernière peut très bien s’expliquer par des attentes, de leur part et de celle des salariés, qui se confrontent. D’un côté, les entreprises estiment que les attentes salariales sont trop élevées (59%), qu’il y a un manque de candidatures (34%) et que les candidats sont trop sollicités (32%). A noter néanmoins que ces constats sont en baisse par rapport à 2024. De l’autre, environ un cadre interrogé sur deux (48%) constate que les entreprises sont plus exigeantes en termes de rémunération et de processus de recrutement : elles cherchent le candidat parfait.
Un candidat parfait pour lequel il serait malvenu d’utiliser l’IA dans sa recherche d’emploi. Surprenant alors que 38% des entreprises l’utilisent ou envisagent de l’utiliser pour les rédactions d’annonces, le tri des CV ou encore la conduite d’entretiens. Pourtant, 36% d’entre elles jugent qu’une candidature effectuée à l’aide de l’IA serait moins authentique. Plus sévère encore, 16% des employeurs mettent fin au processus de recrutement en cas d’usage de l’IA. Un gros point d’achoppement à l’heure où un cadre sur deux envisage d’utiliser l’IA pour ses prochaines candidatures.
Les reproches des entreprises sur les attentes des cadres ou l’IA n’empêchent pas pour autant ces derniers de continuer à avoir des exigences fortes, notamment sur la prise en compte par leur entreprise de leur équilibre vie pro/vie perso, pour 79% d’entre eux (contre 73% en 2024). Plus parlant encore, un cadre sur deux (52%) souhaiterait changer d’emploi en 2026, soit autant que l’année précédente. Les raisons ? Un mauvais management, une envie de progresser dans sa carrière et une meilleure rémunération, ce dernier critère étant le n° 1 en termes de satisfaction dans l’entreprise. A raison, lorsque la même étude démontre que les mobilités externes - changer d’entreprise - permettent une augmentation plus importante (+9%) que le fait de rester dans son entreprise (+2%).


















