En Belgique, un cabinet comptable basé à Grimbergen, près de Bruxelles, vient d’être condamné à verser des dédommagements à une femme et ancienne candidate, dans le cadre d’un processus de recrutement, selon le média belge De Standaard. La raison : une double discrimination, basée sur l’âge de la candidate, mais aussi raciste. Tout a basculé lorsque l’ancienne candidate a reçu par erreur un mail de l’entreprise qui ne lui était pas destiné, trois semaines après avoir candidaté à un poste, en 2022.

Le mail venait de la responsable des ressources humaines de l’entreprise, et s’adressait au PDG. Dans le message, la responsable décrivait l’ancienne candidate comme «pas mal, mais vieille et noire». À la réception de ce mail, la candidate a très vite vu que le refus de sa candidature n’était pas lié à ses compétences.

Une reconnaissance de la justice

À la réception de ce mail, la trentenaire pense d’abord ne pas réagir, mais ses proches l’incitent à faire quelque chose. «Ils ont réagi avec beaucoup d’indignation. Je me suis sentie entendue. Tu ne peux pas en rester là, m’ont-ils dit», raconte-t-elle à De Standaard, cité par Le Parisien. Elle décide alors de passer à l'action. Pour obtenir justice face à cette discrimination, la jeune femme prend contact avec Actiris, l’agence pour l’emploi de Bruxelles, mais aussi avec l'Unia, un centre pour l’égalité des chances.

Ce dernier décide alors de contacter l’entreprise pour l’informer de la situation. Mais celle-ci a d'abord avancé l’argument qu’ils employaient d’autres personnes issues de l’immigration. Pendant le procès, l’entreprise se justifie aussi en disant que ce mail était privé entre deux de ses membres, et qu’il n’était pas représentatif de l’entreprise. Des justifications qui n’ont pas convaincu le tribunal. La société a ensuite été reconnue coupable de double discrimination, et la victime a reçu un dédommagement à la hauteur de cette condamnation. Pour l'Unia, c’est une première : «Il s’agit de la première condamnation pour double discrimination», a indiqué la directrice. Pour la victime, c’est une reconnaissance utile. «Souvent, le racisme est si subtil qu’on ne peut pas le prouver et on reste avec ce sentiment désagréable. Maintenant, cela a pu être prouvé et il y a eu justice», a-t-elle expliqué.