Les escroqueries financières sont en forte hausse et deviennent de plus en plus difficiles à détecter. Faux placements, crédits imaginaires, livrets d’épargne aux rendements irréalistes… Les tentatives de fraude en ligne se multiplient. Et selon l’Autorité des marchés financiers (AMF), elles touchent une grande partie de la population. «15% des Français ont été victimes d’une arnaque bancaire», a révélé son secrétaire général, Sébastien Raspiller, lors d’une récente conférence de presse relayée par RMC.
Et contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas uniquement les personnes âgées ou vulnérables qui se font piéger : «La moitié des victimes a moins de 35 ans», souligne l’AMF. Le niveau d’études, la classe sociale ou l’expérience en ligne ne suffisent pas à se prémunir. Il suffit parfois d’un mail imitant parfaitement un conseiller bancaire ou d’un site bien conçu pour tomber dans le piège. C’est ce qu’a vécu une habitante de Poitiers, qui a perdu 15 000 euros après avoir été contactée par de faux courtiers se faisant passer pour Fortuneo.
Un outil officiel pour repérer les sites frauduleux
Face à cette recrudescence, deux autorités financières, l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) et l’AMF, ont mis en place une liste noire gratuite des sites et adresses mail frauduleux. Près de 10 000 entités y figurent. La liste est mise à jour chaque jour et est disponible sur les sites officiels des deux autorités. Pour s’y repérer, les autorités recommandent de faire une recherche rapide en appuyant sur les touches Ctrl + F depuis un ordinateur, puis en saisissant l’adresse mail ou l’URL suspecte. Si elle apparaît dans la liste, il s’agit d’une entité à éviter absolument. Les usurpations sont fréquentes, même pour des marques connues : la banque en ligne Fortuneo, par exemple, est victime de 28 imitations répertoriées.
L’AMF propose également un moteur de recherche en ligne, permettant de vérifier plus facilement une entreprise d’investissement. Un test interactif est aussi disponible pour estimer le risque d’arnaque d’une offre qui paraît douteuse. Ces outils gratuits peuvent être utilisés par tous, même sans connaissance financière spécifique. De quoi mieux se défendre dans un environnement numérique où les tentatives d’escroquerie sont de plus en plus fréquentes.
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