Ils n'ont rien de miraculeux, si ce n'est de se multiplier à vitesse grand V. Dans une note publiée le 24 octobre, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) met en garde les particuliers contre de nombreux sites internet qui affichent des promesses merveilleuses : des placements aux rendements mirifiques, des crédits immobiliers à taux dérisoires, ou encore des solutions d'investissement futuristes. Rien qu'au troisième trimestre, le gendarme de la banque et de l'assurance a ajouté 218 sites ou emails à sa liste noire, qui recense des opérateurs frauduleux ou exerçant en France sans y être autorisés.

Pour ajouter à la confusion, «73% [de ces nouvelles inscriptions], usurpent l’identité d’un établissement ou d’un intermédiaire financier dûment autorisé à commercialiser de tels produits, en France ou dans un autre pays de l’Espace économique européen», note l’Autorité. C'est le cas par exemple de ce site qui imite la page de connexion de la plateforme de crypto - bien autorisée, elle - Bitpanda. Ou encore de ces nombreuses adresses email qui peuvent semer facilement la confusion grâce à un nom de domaine rassurant : @banque-de-france.online, @amf-france.org ou encore @credit-fortuneo.fr.

Des sites frauduleux de plus en plus sophistiqués

Parmi les sites nouvellement repérés, les précautions prises pour duper les visiteurs ne manquent pas. Certaines mises en page sont particulièrement léchées et détaillées, avec de faux avis clients, ou des calculettes de simulation fonctionnelles. Une plateforme frauduleuse proposant d'investir en cryptomonnaies avertit même les utilisateurs sur les risques, comme le ferait un intermédiaire autorisé : «Le Bitcoin demeure la cryptomonnaie de référence. Toutefois, sa forte volatilité réserve les gains substantiels aux investisseurs prêts à accepter des risques importants.»

Aussi, avant de vous lancer, et pour vérifier qu'un acteur est bien habilité à exercer, l'ACPR invite à consulter ses listes blanches, à savoir «le registre des agents financiers - REGAFI, le registre des organismes d’assurance - REFASSU et le site de l’ORIAS, organisme chargé de tenir le registre des intermédiaires en assurance, en banque ou en financement participatif». Consulter la liste noire n'est en effet pas suffisant, car de nouveaux sites apparaissant sans cesse, le fait «qu'un site n’y figure pas ne signifie pas pour autant qu’il est autorisé à proposer des produits bancaires ou des assurances en France», rappelle l'ACPR.