
La période des fêtes est propice aux cadeaux, y compris fiscaux ! Jusqu'au 31 décembre, les particuliers peuvent en effet utiliser différents dispositifs pour réduire leurs revenus imposables de 2024, et ainsi alléger la facture sur leur déclaration du printemps 2025. C'est notamment le cas si vous souhaitez alléger votre revenu imposable à l'aide de votre plan épargne retraite (PER).
Dans ce cas, à l'instar des cadeaux de Noël, attention à ne pas vous y prendre à la dernière minute : certains assureurs ou distributeurs de PER fixent une date butoir avant le 31 décembre. Gare également au plafond de versement : comme chaque année, vous ne pourrez pas retrancher plus de 10% de vos revenus imposables avec cette méthode. Si votre revenu annuel est de 50 000 euros, vous pourrez donc déduire jusqu'à 5 000 euros, à condition de verser autant sur votre PER avant la fin de l'année.
Un plafond général de 35 194 euros cette année
Et si vos revenus sont bien supérieurs, vous serez aussi limité par un plafond, avec l'impossibilité de déduire, pour les plus hauts revenus, plus de 35 194 euros cette année. A l’inverse, un plancher est prévu pour les contribuables qui touchent des revenus plus faibles : ils peuvent déduire jusqu’à 4 399 euros de leur revenu imposable en 2024, même si 10% de leur revenu annuel correspond à un montant inférieur.
En prime, qu'importe votre niveau de revenu, si vous n'avez pas utilisé totalement ou en partie les plafonds auxquels vous aviez droit les trois années précédentes, vous pouvez les ajouter à votre plafond de l'année en cours ! Autrement dit, jusqu'à la fin de l'année, en plus votre plafond de versements pour 2024, vous pourrez utiliser ceux non consommés de 2023, de 2022 et de 2021.
Exemple : votre revenu de 50 000 euros n'a pas évolué depuis 2021 et vous n'avez jamais utilisé vos plafonds de déduction. Vous pouvez donc déduire cette année les 5 000 euros au titre de 2024, et y ajouter les 5 000 euros non utilisés des trois années précédentes, soit un total de 20 000 euros, toujours à condition, donc, de verser 20 000 euros sur votre PER.
En pratique, est-ce judicieux de verser autant sur son PER ?
Voici pour la théorie. Mais en pratique, est-ce judicieux de verser autant sur son PER pour atteindre son plafond de l'année, ou ses plafonds des années précédentes ? Il ne faut pas oublier que plus votre tranche marginale d'imposition (TMI) est élevée, plus la réduction fiscale est significative. Par exemple, avec une TMI à 41% et 1 000 euros versés sur votre PER, vous réduisez votre impôt final de 410 euros, contre 300 euros dans la tranche à 30%.
Autrement dit, pour maximiser la réduction d'impôt, il est conseillé, si cela est possible, de verser suffisamment pour sortir de sa tranche la plus haute, mais pas au-delà. Exemple : votre TMI à est 41% car vous gagnez 85 000 euros. Vous payez donc 41% d'impôt sur 2 658 euros, car la TMI à 41% s'applique à partir de 82 342 euros en 2024. Il suffira donc de verser 2 658 euros sur votre PER pour «neutraliser» cette tranche et réduire votre impôt de 1 098,78 euros. En versant davantage, la réduction fiscale sera moindre, car c'est la TMI inférieure (30%) qui s'appliquera.
En soi, cela reste une réduction fiscale, même à la tranche inférieure. Mais il peut être plus judicieux de conserver une partie de votre plafond si vous anticipez de payer plus d'impôt dans les années à venir. «Mieux vaut parfois conserver ses plafonds si on projette de payer davantage d'impôt les années suivantes. C'est par exemple le cas, même sans revenus supplémentaires, quand les enfants quittent le foyer fiscal», rappelle Olivier Rull, cofondateur de Caravel, un distributeur de PER digital.
Attention à ne pas «blinder» aveuglément son PER
Avant de «blinder» aveuglément son PER pour profiter de la ristourne fiscale, «il faut avant tout se demander si on a la capacité financière d'investir autant dans un produit d'épargne bloqué», abonde l'expert. Il faut en effet garder à l'esprit que le PER est en principe une enveloppe bloquée jusqu'à la retraite. Pour des projets d'épargne à plus court ou moyen terme, mieux vaut donc privilégier d'autres enveloppes plus liquides, comme l'assurance vie.
Certes, des cas de déblocage anticipé existent, notamment pour l'achat de sa résidence principale, mais attention au retour de bâton. En effet, si vous optez pour la déduction fiscale au moment des versements (à l'entrée), il faudra vous acquitter de la fiscalité au moment du retrait (à la sortie). Or, si vous avez finalement besoin de ces fonds pour l'achat de votre logement, la facture peut être salée : vous serez soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU ou flat tax de 30%) sur vos gains, et à l'impôt sur le revenu sur la totalité des versements déduits ! «Ce qui peut faire changer de tranche, cette fois à la hausse !», avertit Olivier Rull.
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