
Dans le mouvement «Bloquons tout», à l’initiative des mobilisations de mercredi 10 septembre, la «grève de la carte bancaire» était un pilier des actions mises en place. L’objectif était de court-circuiter les circuits bancaires. «Si 10 millions de Français payent en cash pendant 1 mois, c’est jusqu’à 15 milliards d’euros qui échappent aux circuits bancaires», affirmait le compte Opérations spéciales sur X, l’un des promoteurs du mouvement. Mais dans les faits, le changement n’a pas été très visible, selon Le Parisien. Selon les banques interrogées par le journal, il n’y a pas eu de recul significatif des paiements.
Selon un grand réseau bancaire, «il ne se passe rien». «Là, c’est un petit mercredi car beaucoup de gens sont restés en télétravail en raison du mouvement social, mais tout est normal», explique le porte-parole du réseau. Dans les commerces, comme les supermarchés, cette observation est confirmée. À la caisse du Carrefour local d’Évreux, par exemple, une employée se souvient d’un seul client ayant payé en monnaie dans la matinée.
Entre appel militant et réalité du quotidien
Dans les villes, les commerçants n’ont donc rien remarqué de particulier, et l’appareil à carte fonctionnait comme d’habitude. Pour certaines personnes interrogées par Le Parisien, comme Martine, qui a payé son ticket de parking à 1 euro en carte bancaire, la raison est toute simple : «Le mouvement Bloquons tout ? Ça ne m’intéresse pas». Mais quelques rues plus loin, l’ambiance est toute autre, et les sympathisants du mouvement brandissent banderoles et slogans. Et pour eux, cela va de soi, c’est une journée où on n’achète pas.
Un contraste qui illustre bien le mouvement, mais aussi l’échec de cette première tentative de grève de la carte bancaire. Mais l’idée d’un boycott bancaire n’est pas nouvelle. En 2010, le footballeur retraité Eric Cantona affirmait que la révolution se faisait par les banques, et appelait la population à retirer leur argent pour faire plier le système. Une page Facebook avait alors mobilisé 30 00 internautes pour un «bank run». Mais l’impact de cet appel fut quasi nul selon les banques.


















