
1- Les débuts
En 1858, Ernest Beaumert, passionné d’accessoires et de mode, lance une affaire de boutons de nacre pour fermer les vêtements. En 1931, la fermeture de vêtements est toujours d’actualité, mais prend une forme différente avec le lancement de la première ceinture masculine, sous l’égide de Maurice Boinet, petit-fils du fondateur qui reprend l’entreprise au début du XXe siècle.
2- Made in France
Dans l’Hexagone depuis toujours, et depuis 1961 installée à Château-Renault, ville d'Indre-et-Loire surnommée la Cité du cuir qui comptait une vingtaine de tanneries en 1880 – Maison Boinet continue de produire des ceintures de façon artisanale. Ce qui lui vaut le titre d’Entreprise du Patrimoine Vivant depuis 2014. «Tout est fait chez nous, j’y tiens beaucoup», confirme Bruno Jourd’hui, directeur général et créatif.
3- Renaissance
La manufacture a beau avoir produit pour les plus grands noms (Yves Saint Laurent, Balmain…), lorsque Bruno Jourd’hui prend les rênes de la direction générale en 2009, l’activité patine, uniquement réduite à la production en sous-traitance de ceintures en cuir masculines à destination du marché français. Un an plus tard, le dirigeant lance la marque Maison Boinet afin de toucher d’autres marchés à l’export, notamment le Japon. Un véritable succès, la marque représentant aujourd’hui 40% du CA.
- Le chiffre
15 : le nombre d’étapes pour la création d’une ceinture faite à la main, de la création à l’emballage en passant par la refente qui consiste à obtenir l’épaisseur voulue, ou la teinture.
4- Artisanat & Innovation
«Là où avant on fabriquait 1 200 ceintures par semaine, on est aujourd’hui à 3 000 par semaine», précise Bruno Jourd’hui. Pour tenir cette cadence, la marque a investi dans des machines industrielles - une nouvelle presse à découpe, deux robots de couture et un banc de teinture. Elle a également recruté de nouveaux artisans, l’équipe passe ainsi d’une vingtaine à 35 personnes. Associer la main à la machine, voilà la recette de Maison Boinet pour continuer de développer son entreprise industrielle à valeur artisanale.

5- Un cuir européen
Achetés en Italie, en Espagne et au Portugal, les cuirs Maison Boinet sont tous certifiés LWG (Leather Working Group), une norme de certification censée assurée une production vertueuse du cuir. Pourquoi pas des cuirs français ? «Depuis que la plupart des tanneurs français ont été rachetés par les groupes de luxe, c’est plus compliqué de travailler avec eux car ils demandent des montants minimums de production que nous ne pouvons pas tenir», explique Bruno Jourd’hui pour justifier ce choix.
6- Un groupe engagé
Racheté par Enowe Excellence en 2023, Maison Boinet fait partie d’un groupe qui rassemble d’autres entreprises du Patrimoine Vivant, comme l’unique manufacture de haute horlogerie française, Pequignet, et Brana, un vigneron-distillateur basque. Fondateur d’une société de tech dans les années 1980, Hugues Souparis, fondateur d’Enowe, s’est engagé à défendre les maisons d’excellence françaises. De quoi aider Maison Boinet à se structurer et à se développer.
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