
Ryanair continue de se retirer de l'Hexagone. Cette année, la compagnie low cost a cessé ses activités à Bergerac, Brive, Strasbourg et Vatry, dans la Marne, et prévient que d’autres aéroports régionaux français suivront. «Nous quitterons plusieurs aéroports régionaux français cet été», a annoncé le directeur commercial, Jason McGuinness, sans plus de précisions, dans Challenges.
Jason McGuinness justifie ce retrait par la hausse des taxes. Depuis mars, le budget 2025 a triplé la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), entraînant un surcoût de 4,77 euros par billet intérieur ou européen et jusqu’à 120 euros sur un long-courrier en classe affaires. Cette taxe, estimée à 850 millions d’euros supplémentaires, est en partie reversée au budget général de l’Etat et sert aussi au financement de grands projets d’infrastructures. L’aviation d’affaires est particulièrement touchée : la TSBA est passée de 207,37 à 2 097,37 euros par passager.
Ryanair dénonce une hausse de la TSBA «injustifiée»
Face à cette situation, l’association EBAA France dénonce un dispositif «injuste, déséquilibré et inefficace», citant une baisse d’activité de 21,8% pour les compagnies françaises d’aviation d’affaires au troisième trimestre, alors que les opérateurs étrangers progressent de 4% dans le pays. Michael O’Leary, patron de Ryanair, avait déjà menacé, dans une interview au Parisien en août dernier, de réduire les capacités de la compagnie en France si les taxes continuaient d’augmenter.
Il avait précisé avoir proposé un plan à la France pour doubler le trafic annuel d’ici 2030 «mais seulement si le gouvernement supprime les taxes». «Sinon, nous avons des alternatives moins coûteuses ailleurs (…) Et si la réponse de la France à cela est d’augmenter de nouveau les impôts, alors nous réduirons encore notre capacité ici», avait-il averti. Il avait également qualifié la hausse de TSBA d’«injustifiée» pour «un secteur qui ne rapporte pas beaucoup d’argent». Des propos qui avaient vivement fait réagir le ministre des Transports, Philippe Tabarot, accusant Ryanair de ne pas assumer d’avoir «doublé ses bénéfices en une année». «Du dialogue, oui, mais pas de menace», avait-il commenté.
















