Ryanair avait mis en garde et a finalement mis sa menace à exécution. Mercredi 30 juillet, la compagnie low cost irlandaise a annoncé mettre fin à la desserte de trois aéroports en France pour protester contre la taxe de solidarité sur les billets d'avion. «La France est déjà un pays à forte fiscalité et, par conséquent, si elle augmente encore des taxes déjà élevées, nous réduirons probablement notre capacité au départ et à destination des aéroports français», avait lâché son patron, Michael O'Leary, début février.

Finalement, dès cet hiver, Ryanair va réduire sa capacité en France de 13% dans les aéroports de Bergerac (Dordogne), Brive (Corrèze) et Strasbourg (Bas-Rhin). Cela représente 750 000 sièges en moins et 25 lignes annulées. Dans un communiqué, la compagnie low cost déplore une «augmentation excessive de la taxe aérienne, qui a été augmentée de 180% en mars 2025». Une très mauvaise nouvelle pour ces aéroports, en particulier celui de Bergerac, a regretté sur Franceinfo le président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de la Dordogne, Christophe Fauvel.

Ryanair : 70% du trafic à Bergerac

Selon lui, «la menace existe depuis que le gouvernement a décidé, contre tous les avis, d'augmenter cette taxe». Surtout, le président de la CCI de Dordogne a évoqué des conséquences encore plus graves : «Si Ryanair quittait définitivement Bergerac, on pourrait parler de la fermeture de l'aéroport.» Pourquoi une telle menace plane-t-elle sur l’aéroport ? Car Ryanair «pèse à peu près 70% du trafic de l'aéroport de Bergerac en année pleine», a rappelé Christophe Fauvel.

Si cette fermeture de la compagnie irlandaise a été «anticipée», pour le moment, la fermeture en «période hivernale» est «un moindre mal», tout simplement parce que l’aéroport accueille «entre quatre à cinq fois moins de personnes l'hiver que l'été». Un «impact limité», mais jusqu’à quand ? Un peu plus tôt, le directeur général de l’aéroport de La Rochelle et président de l’Union des aéroports français et francophones (UAF), Thomas Juin, avait parlé de «catastrophe» pour Bergerac dans Sud Ouest.

D’un autre côté, toujours dans Sud Ouest, les représentants d’EGC Aéro, qui gèrent l’aéroport de Bergerac, parlent d’activité «fortement saisonnalisée» et d'une possible perte de 18 000 passagers. Ils temporisent en espérant que «d’autres compagnies se montrent intéressées». Pour rappel, la taxe de solidarité sur les billets d’avion est passée en mars 2025 de 2,63 euros à 7,40 euros.

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