Une «soumission» pour François Bayrou, un accord «déséquilibré» pour Benjamin Haddad, le ministre délégué chargé de l’Europe… Le consensus qui s’est noué dimanche 27 juillet en Ecosse entre Donald Trump et Ursula von der Leyen autour de 15% de droits de douane a du mal à passer dans la classe politique française. Car si certains secteurs sont exemptés, d’autres non et l’Europe a en plus promis des investissements sur le sol américain. Interrogé sur BFMTV, le patron du Medef n’a pas été tendre non plus avec cet accord commercial. Pour lui, il s’agit d’un «jour sans», même si Patrick Martin a rappelé que rien n’avait encore été signé.

Toutefois, le patron du Medef a reproché la posture d’Ursula von der Leyen, qui n’est «pas habilitée à s’exprimer pour compte commun des pays membres de l’Union européenne sur des achats de gaz, d’armement ou des investissements». Selon Patrick Martin, cet accord «relève presque de l’humiliation». Patrick Martin a raillé le déplacement de la présidente de la Commission européenne en Ecosse, «sur un domaine privé entre deux parties de golf». Et d’ajouter : «Pour la fierté européenne, c’est une offense.»

Pour le Medef, l’Europe est «incapable de faire valoir ses droits»

Patrick Martin a aussi vivement critiqué le contenu de cet accord «sans réciprocité». Il a rappelé : «La Commission européenne s’était armée pour prendre des mesures sur 97 milliards d’euros d’importations américaines (…) Le droit européen permet des mesures anti-coercition… Rien de tout ça, à ce stade, n’est activé», a-t-il regretté sur BFMTV, tout en partageant l’avis des décideurs français selon qui «ce n’est pas admissible».

Enfin, le président du Medef a regretté que l’Europe soit «incapable de faire valoir ses droits, alors qu’elle a les moyens de tenir une position robuste». Il est encore temps pour l’Europe de «renégocier pour imposer une extension des secteurs d’activité pour lesquels il n’y aurait pas de droits de douane». Et de terminer : «Commençons par nous occuper de nous-mêmes et le jour venu, on pourra tenir tête aux Américains.»