Pour Sylvain Grataloup, le président de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), lorsqu'«une personne occupe un logement qui ne lui appartient pas, le bailleur n'est pas responsable», c'est l'État qui l'est et qui devrait de fait compenser les loyers non payés. «On fait supporter au propriétaire bailleur quelque chose qui relève de la responsabilité de l'État», affirme-t-il sur France info, samedi 1er novembre, date du début de la trêve hivernale.

Sylvain Grataloup considère que certains locataires abusent du système de protection offert par la trêve hivernale. Mis en place légalement en 1956, la trêve interdit aux propriétaires d'expulser les locataires entre le 1er novembre et le 31 mars, même en cas d'impayés. Les dates de la trêve existent depuis 2014 et la loi Alur. Si le président de l'UNPI ne souhaite pas remettre en question intégralement la loi, il voudrait cependant qu'elle soit discutée.

De bons et de mauvais locataires ?

Il faudrait par exemple distinguer les locataires qui sont «de bonne et de mauvaise foi», et «réfléchir sur cette trêve hivernale». Si le président de l'union admet qu'«on ne peut pas s'en réjouir» de l'expulsion d'«une personne ou une famille qui a eu un accident de la vie», Sylvain Grataloup estime qu'il serait pertinent d'identifier «les locataires qui doivent bénéficier de cette trêve hivernale et les autres.» Le fonds d'indemnisation pour les propriétaires est quant à lui «un pansement sur une jambe de bois» pour le président de l'UNPI.

Mais Sylvain Grataloup concède que le problème est plus global. Il identifie «un problème de fond» pour l'accès au logement, notamment à la propriété, et de «pouvoir d'achat». «Les Français se paupérisent terriblement», regrette-t-il également. La Fondation pour le Logement établit que «près de 15 millions de personnes sont touchées, à un titre ou à un autre, par la crise du logement» dans son dernier rapport sur le mal-logement en France.