Le rendez-vous est donné pour le 12 janvier au tribunal de commerce d’Aix-en-Provence. Douze fédérations professionnelles du commerce et de l’industrie et plus d'une centaine de marques du secteur annoncent engager une action en justice contre la plateforme d’ultra fast-fashion, Shein. Les acteurs du commerce demandent réparation pour concurrence déloyale contre le géant chinois du prêt-à-porter.

Ces dernières semaines les casseroles se sont accumulées pour Shein, fondé en Chine en 2008. Régulièrement accusée de ne pas respecter les normes européennes en matière de commerce et de sécurité des consommateurs ou encore la régulation internationale concernant le droit du travail, l’entreprise a été récemment épinglée pour la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine.

Une nouvelle procédure judiciaire pour la plateforme Shein

Les principales fédérations du commerce et de l’industrie, dont l’Alliance du commerce ou la FEVAD (fédération du e-commerce et de la vente à distance), soulignent dans un communiqué les manquements de Shein dont «le modèle repose sur le non-respect des réglementations applicables à tous les acteurs implantés en France», avancent-elles. Selon les fédérations, cela met «en danger la sécurité des consommateurs, fragilise nos entreprises, détruit des emplois et menace la vitalité des territoires». «Le commerce français est ouvert à la concurrence, mais à une concurrence loyale, respectueuse des normes et des personnes», insistent les acteurs du secteur.

Dans leur communiqué les fédérations et les marques qui attaquent en justice Shein rappellent les dernières condamnations dont a fait l’objet la plateforme chinoise. En effet, l’entreprise a été condamnée notamment pour «pratiques commerciales trompeuses», «manquements aux obligations de conformité et de sécurité des produits» ainsi que pour «violation de la réglementation sur la protection des données personnelles». Le tout pour des amendes d’un montant total de «190 millions d’euros», d’après le collectif.

Mardi 18 novembre, Shein était convoqué devant une mission d’information de l’Assemblée nationale. Le mastodonte de l’e-commerce a préféré annuler. Dans un communiqué consulté par l’AFP (Agence France presse), la société a expliqué qu’«étant actuellement impliquée dans plusieurs procédures en cours, notamment judiciaires, il ne serait pas approprié de participer aux auditions de la mission parlementaire pour le moment». Une nouvelle convocation a été fixée pour le 26 novembre obligatoire et filmée. En cas de refus, Shein devra payer une amende de 7 500 euros.