Un comble : située au cœur du pôle technologique Paris-Saclay, future Silicon Valley à la française, la petite commune de La Ville-du-Bois, dans l’Essonne, pensait échapper à ce qu’on appelle la fracture numérique. Pourtant, depuis un an, bon nombre de ses administrés raccordés à la fibre optique ne décolèrent plus contre les coupures incessantes du service. "Quand on est comme moi en télétravail à 100%, c’est un vrai handicap", peste une habitante, privée de connexion depuis plus de dix jours. Les bugs se multiplient depuis qu’Orange, SFR et Bouygues ont débarqué dans les zones périurbaines jusqu’alors convoitées par les petits opérateurs alternatifs. "L’effet Covid et l’attrait des nouvelles offres ont fait exploser la demande d’abonnements, mais certains branchements sont réalisés en dépit du bon sens", déplore Robert Arnould-Laurent, le conseiller municipal délégué aux réseaux de communication numérique…

Pour se consoler, cet élu peut toujours se dire que sa commune n’est pas la seule dans le brouillard. Sur tout le territoire, particulièrement en milieu rural et dans les petites villes, le raccordement à la fibre se transforme en bazar. "On estime que 15 à 20% des nouveaux raccordements se révèlent défectueux", confirme Ariel Turpin, le délégué général de l’Avicca, l’organisme regroupant la plupart des collectivités engagées dans le numérique, soit 240 villes, départements, régions, syndicats mixtes, etc. Seules quelques régions échappent à ces malfaçons, comme l’Auvergne, où Orange opère sans concurrent et avec ses propres techniciens.

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