Après le «aucun tabou» du ministre de l'Economie, le «rien n'est arbitré» de la ministre du Travail. Il faudra donc manifestement attendre pour obtenir une réponse claire à la question que tout le monde se pose en ce moment : l'abattement fiscal de 10% des retraités est-il menacé ? Pour réaliser les 40 milliards d'euros d'économie demandés par Matignon dans le cadre du budget 2026 de l'Etat, «l'ensemble des solutions potentielles» est étudié, affirme Catherine Vautrin, ce 22 avril au micro de Sud Radio. Mais toujours pas de réponse tranchée.

Il faudra donc se contenter de l'état des lieux : «Le financement de notre protection sociale est un modèle qui va avoir 80 ans, et ce modèle est menacé» pose la ministre du Travail. Ce sont en effet les actifs «qui assument, par leurs cotisations, avec les entreprises, la totalité du modèle social» - lequel coûte «670 milliards d'euros cette année, en déficit de 22,6 milliards». Donc : «Il faut des réponses». Catherine Vautrin ne les apporte cependant pas. Du moins, pas encore : «Le Premier ministre nous a demandé de travailler jusqu'en juillet nos propositions pour la loi de finances 2026».

La suppression de cet abattement permettrait de récupérer environ 5 milliards d'euros

La porte n'est donc pas fermée à une potentielle suppression de l'abattement fiscal des retraités. Elle n'est pas ouverte non plus. Au sein du gouvernement, seule la ministre du Budget, Amélie de Montchalin, n'a pas versé dans le «rien n'est tabou / rien n'est arbitré», affirmant auprès du Parisien : «On ne peut pas indéfiniment mettre à contribution les actifs pour financer les nouvelles dépenses sociales liées au vieillissement. Ce n’est pas votre âge qui doit définir votre contribution, mais aussi les moyens dont vous disposez». Selon la Cour des comptes, la suppression de cet abattement permettrait de récupérer environ 5 milliards d'euros sans pénaliser les petites retraites, moins nombreuses à être imposables.

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