
C'est un projet qui provoque des remous dans les rangs des organisations syndicales. Sophie Binet accuse le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, de «détester les fonctionnaires» alors que le gouvernement souhaite aligner le régime d’indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires sur celui des salariés du privé. Sur BFMTV le 29 octobre, la secrétaire générale de la CGT s’est opposée fermement au projet gouvernemental pourrait permettre de réaliser des économies allant jusqu'à 1,2 milliard d'euros.
Actuellement, les fonctionnaires ont un jour de carence en cas d’arrêt maladie, tandis que les salariés du privé en ont trois. Toutefois, Sophie Binet souligne que pour 70 % des salariés du privé, ces délais de carence sont «neutralisés» grâce à des accords d’entreprise ou de branche qui garantissent le maintien de la rémunération dès le premier jour, via les mutuelles ou les conventions collectives. Les fonctionnaires, eux, ne bénéficient pas de ces dispositions.
Les syndicats dénoncent un «double discours» du gouvernement
«Ça me choque. D’abord, c’est mensonge», affirme Sophie Binet. Elle dénonce une proposition «populiste et dangereuse» qui ne résoudra pas «l’augmentation des arrêts maladie». «Nos fonctionnaires sont parmi les moins bien payés des pays de l’OCDE. Il faut arrêter ce fonctionnaire ‘bashing’», s’emporte-t-elle. La secrétaire générale de la CGT propose plutôt «d’aller prendre de l’argent chez les plus riches avant de s’en prendre aux fonctionnaires».
Les autres syndicats de fonctionnaires ont vivement réagi à cette annonce. Christian Grolier, secrétaire général de FO Fonction publique, estime qu'«il s’agit de tout sauf d’une mesure de justice sociale». Luc Farré, secrétaire général de l’UNSA Fonction publique, dénonce un «double discours» du gouvernement : « On remercie les agents publics quand ils interviennent pour l’intérêt général, or on les tient responsables du déficit de la France : on ne les augmente pas et on les fait payer quand ils sont malades». De son côté, le ministre Guillaume Kasbarian estime que ce projet de «lutte contre l’absentéisme» pourrait faire économiser jusqu’à 1,2 milliard d’euros.


















