La critique était acerbe et elle n’a pas du tout plu à Geoffroy Roux de Bézieux. Lundi 15 septembre, la patronne de la CGT, Sophie Binet, s’en prenait directement aux patrons sur le plateau de la matinale de TF1 en réagissant sur la possible «grande mobilisation patronale» en cas d’augmentation des impôts des entreprises dans le cadre du Budget 2026. Selon elle, «les patrons (devaient) retrouver la voie de la décence», car ils «passent leur temps à pleurnicher alors que les dividendes atteignent des records en France». Sophie Binet reprochait aussi au patronat d’écrire «directement» depuis huit ans «toutes les orientations et toutes les politiques d’Emmanuel Macron et des ministres».

La réponse du Medef ne s’est pas fait attendre. Si l’actuel patron de l’organisation patronale, Patrick Martin, n’a pas encore réagi, c’est son prédécesseur (jusqu’en 2023), Geoffroy Roux de Bézieux, qui a pris la parole sur BFMTV. Dans un premier temps relativement apaisé, l’ancien patron des patrons a signifié à Sophie Binet qu’elle se «tromp(ait) d'ennemi» et que son «vrai ennemi (…) ce n'est pas l’entreprise française ou européenne, c’est le capitalisme chinois et le capitalisme américain». Lui rappelant ensuite qu’il y avait la Sécurité sociale et l’assurance-chômage en France, il a rétorqué : «Qu’elle aille aux États-Unis ou en Chine, elle comprendrait ce que c'est que le capitalisme.»

Tout le monde doit faire des efforts

Sur l’autre accusation de «caprices d'enfants gâtés» et des «milliards consentis chaque année» aux entreprises, Geoffroy Roux de Bézieux assure que «la majorité des patrons sont prêts à faire des efforts, mais à condition qu’il y ait des efforts sur les dépenses publiques». Toutefois, l’ancien patron du Medef a tenu à rappeler qu’il y avait énormément de «gâchis sur les dépenses de santé, d’éducation». Et de poursuivre : «On a les plus hauts taux d’absentéisme dans un certain nombre de collectivités locales.»

Si le successeur de Patrick Martin est d’accord pour que «tout le monde fasse des efforts», il a réaffirmé son opposition à la taxe Zucman, une «folie». Geoffroy Roux de Bézieux ne voit d’ailleurs «pas d’efforts sur les dépenses publiques». Rappelant également que les entreprises avaient déjà été taxées de «treize milliards» l’an dernier, il ne se fait «pas d’illusions» : «On va repasser à la caisse.»

Il y a quelques jours, dans Le Parisien, le patron du Medef refusait une nouvelle hausse des impôts sur les entreprises. Urgeant de «desserrer le frein à main pour relancer l’investissement», Patrick Martin était clair : «Les entreprises ne peuvent pas supporter de nouveaux impôts ou des hausses d’impôts supplémentaires.»