C’est une proposition qui avait déjà été formulée plusieurs années en arrière, en 2019 précisément, par celle qui était alors ministre de la Cohésion des territoires. A l’époque, selon Jacqueline Gourault, tous les Français devraient payer des impôts. Elle précisait alors sa pensée : «Chacun pourrait contribuer à la hauteur de ses moyens, y compris les plus modestes, même de manière très symbolique, pour recréer le lien entre citoyen et impôt. Chacun pourrait payer l’impôt sur le revenu. Y compris les plus modestes, même un euro.» Très vite, la ministre s’était fait taper sur les doigts par Matignon.

Mais cette proposition revient sur le devant de la scène alors que le gouvernement cherche 40 milliards d’économies en vue du Budget 2026. Et cette fois-ci, ce n’est pas un membre du gouvernement qui formule l’idée, rapporte BFMTV, mais bien la CPME. En dehors des économies à faire au niveau national, la puissante Confédération des petites et moyennes entreprises estime qu’une telle mesure permettrait de donner de l’air aux entreprises et bénéficierait aux salariés : «Il faut qu'aujourd'hui, on puisse gagner plus lorsqu'on travaille et pour ça, il faut que le financement du modèle social repose moins sur les actifs et moins sur les entreprises», a évoqué sur RMC son président Amir Reza-Tofighi.

Faire prendre conscience aux Français du coût de la santé

Car comme le rappellent nos confrères, à ce jour, environ 18,2 millions de foyers (sur 40,7 millions) sont assujettis à l’impôt sur le revenu. Cela représente un pourcentage de 44,7% dans tout le pays. Pas assez pour la CPME qui souhaite un impôt, même minime pour les plus modestes. «Tout le monde doit contribuer, même modestement», martèle le patron de la CPME qui ne veut pas pour autant «augmenter massivement les impôts».

Pour Amir Reza-Tofighi, une telle mesure permettrait en effet d’alléger la part des revenus du travail qui est consacrée au financement de la protection sociale. C’est pourquoi tout le monde devrait payer «même symboliquement, modestement» pour financer la santé, a-t-il lancé sur RMC. Si «l'accessibilité de la santé pour tout le monde» reste une bonne chose, Amir Reza-Tofighi veut que tout le monde soit «conscient du coût de la santé».

Du côté des syndicats et des organisations patronales, l’idée de trouver des moyens de faire des économies fait consensus, toutefois, les mesures envisagées diffèrent. La CGT a proposé un retour de la TVA sociale, une idée partagée par le patron du Medef par exemple. Mais cette idée est loin de faire l’unanimité. D’autres évoquent des économies à faire du côté des retraites ou encore sur les héritages.

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