
Quelles sont les attentes des jeunes diplômés en ce qui concerne le marché de l’emploi ? Un sondage réalisé par l’agence de communication Epoka et l'institut de conseil Occurrence apporte des éléments de réponse à cette question. Pas moins de 13 000 jeunes en formation ou récemment diplômés par des établissements couvrant l’essentiel de l’offre étudiante en France ont ainsi été interrogés sur leur rapport au travail et sur leurs aspirations professionnelles.
Dans un premier temps, les étudiants et jeunes actifs se sont prononcés sur les entreprises qu’ils jugent les plus plus attractives et dans lesquelles ils aimeraient travailler. Leurs réponses révèlent que c’est le groupe français L'Oréal, spécialisé dans les produits cosmétiques, qui remporte la palme de l’entreprise préférée des jeunes. La deuxième place du podium est occupée par le géant américain Google, basé en Californie, qui compte plus de 50 000 employés.
Le leader mondial du luxe LVMH, dirigé par le français Bernard Arnault, et Microsoft occupent à égalité la troisième place du classement des entreprises préférées des étudiants. «Ce classement reflète la grande popularité des secteurs du luxe et des nouvelles technologies auprès des étudiants, commente Alain Damond, directeur associé sénior au sein de l'agence de communication Epoka. Ces secteurs sont perçus comme rémunérateurs par les étudiants, qui sont à la recherche de missions qui les intéressent.»
Des recrutements en baisse
L'enquête révèle également que les étudiants et jeunes diplômés doutent de plus en plus de leur capacité à trouver un emploi dans les 12 prochains mois. Alors que les grandes entreprises ont multiplié les recrutements de jeunes diplômés à la sortie de la crise du Covid dans le but de relancer leurs activités, la situation est bien moins reluisante en 2025. «Les étudiants sentent bien que la situation économique du pays est très instable en ce moment, ils constatent que leurs options sont de plus en plus limitées en sortie d’école, explique Alain Damond. Les entreprises sont prudentes et privilégient de plus en plus les mobilités internes plutôt que les recrutements.»
Cette conjoncture économique défavorable n'empêche pas pour autant les jeunes de maintenir des exigences élevées en matière de conditions de travail et de rémunération, qui reste leur critère principal pour choisir une entreprise. Toutes formations confondues, les étudiants souhaitent ainsi obtenir un salaire de 2 630 euros brut en moyenne pour leur premier poste. Ils estiment en revanche que les “soft skills”, c'est-à-dire les compétences comportementales comme la créativité ou la communication, sont plus importantes que leur niveau de diplôme dans le but de progresser dans l’entreprise. Sauf dans les plus grandes écoles, où les étudiants estiment que le diplôme reste primordial pour progresser dans leurs carrière.
L’étude dévoile également les principales raisons qui pourraient pousser les jeunes diplômés à quitter une entreprise dans laquelle ils travaillent. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas de la rémunération mais bien d’un manque de considération de la part de l’employeur. «Les jeunes diplômés apportent une attention particulière à des valeurs qu’ils jugent essentielles comme la bienveillance ou la compréhension de la part des employeurs», poursuit Alain Damond. Ils sont également très attentifs à la notion de “transparence” dans les entreprises et ont tendance à ne plus croire les discours de leurs managers sur parole. «Les étudiants veulent être recrutés tels qu’ils sont. Ils attendent de plus en plus des actes et des comportements qui répondent à leurs aspirations. Et cela nécessite des preuves plutôt que des mots pour les entreprises qui souhaitent les attirer et les fidéliser», conclut Assaël Adary, directeur général du groupe Occurrence.



















