
C’est un procès qui va raviver la douleur des familles de victimes. Le 1er juin 2009, un Airbus A330 de la compagnie Air France, en provenance de Rio de Janeiro et à destination de Paris, s’écrasait dans l’océan Atlantique. A bord : 216 passagers et douze membres d’équipage, soit un total de 228 victimes. C’est à ce jour l’accident le plus meurtrier de l'histoire de la compagnie française. Les boîtes noires de l'avion ne seront d’ailleurs retrouvées qu’en 2011 grâce à l’utilisation d’un robot sous-marin. Se retrouvant dans un orage givrant, le vol AF 447 s’est écrasé quelques heures après le décollage, les sondes ayant gelé et les pilotes ayant perdu le contrôle de l’appareil.
Alors qu’Airbus et Air France étaient poursuivis pour homicide involontaire, les deux prévenus avaient été relaxés par le tribunal correctionnel de Paris. Mais le parquet avait fait appel, et un nouveau procès doit donc se tenir au mois de septembre. De quoi raviver les plus grandes douleurs pour les familles de victimes, rapporte Franceinfo. «Je n'ai en tête que ça. Le moment où on est à Roissy, où on attend, où chacun essaie avec les familles de se rassurer. C'est ça que je garde en tête tout le temps», explique à nos confrères Danièle Lamy, la mère d’un passager du vol, et présidente de l'association Entraide et solidarité AF 447.
Un dossier monté avec d’anciens pilotes
Les photos de son fils à la main, les dossiers des familles accumulés depuis seize ans sur son bureau, la mère veut toujours que justice soit rendue. Pour faire reconnaître la responsabilité de la compagnie et de l’avionneur, elle a même travaillé avec d’anciens pilotes afin de monter un dossier où sont recensées les fautes commises. Déterminée à aller «au bout des choses», la présidente de l’association avoue qu’elle n'«envisageait pas sa vie comme ça», ni sa retraite d’ailleurs, mais le destin en a voulu autrement.
Me Alain Jakubowicz, qui représente une quarantaine de familles de victimes, ne comprend toujours pas comment les deux sociétés ont pu être relaxées malgré les négligences. Il évoque auprès de nos confrères des «fautes et lacunes successives», comme le non-remplacement des sondes ou la mauvaise formation des pilotes. «Le rôle de professionnels aussi pointus qu'Air France et Airbus, c'est précisément de les prévoir. Ils ne l'ont pas fait, c'est une faute pénale pour nous», insiste-t-il.
Beaucoup de familles ne pourront pas être présentes. Toutefois, elles pourront compter sur l’association qui va consigner tous les éléments. «C'est une vraie épreuve de se remettre finalement dans cette douleur, de se confronter aux sociétés qui ont, pour nous, causé la mort de nos proches», concède la secrétaire d’Entraide et solidarité AF 447. Les deux sociétés risquent 225 000 euros d’amendes, mais Air France conteste toujours sa responsabilité.
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