176 contre 161 voix. Le volet «recettes» du budget de la Sécurité sociale a été voté de justesse samedi 7 novembre dans la nuit. Largement retravaillé, le texte s’est éloigné de sa version initiale proposée par le gouvernement début octobre. Son vote permet aux députés de passer à un volet qui va susciter encore plus de débats et d’affrontements : celui des dépenses, avec notamment l’article sur la suspension de la réforme des retraites.

À l’heure actuelle, la baisse des cotisations patronales sur les heures supplémentaires a été adoptée, tout comme la hausse du coût des ruptures conventionnelles pour l’employeur, ainsi que la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus du capital. À contrario, le gel du barème de la CSG, la fin de l’exonération de charges pour les apprentis et la taxe de 8% sur les titres-restaurants et les chèques-vacances ont tous été rejetés.

Une Assemblée fragmentée face au budget

Parmi les 161 votes contre, le Rassemblement national est massivement représenté. Les députés RN avaient prévenu qu’ils s’opposeraient à ce budget dès le départ, rappelle Le Parisien. Le député de la Somme Jean-Philippe Tanguy avait fustigé une «mascarade» et les «magouilles» du «socialo-macronisme». «Quand le budget est mauvais, il faut voter contre», a-il résumé.

Ce vote cristallise les oppositions entre groupes politiques et notamment internes à la gauche. «Nous avons tout simplement fait notre devoir et nous avons montré qu’il y a une gauche qui est utile», a estimé Olivier Faure. Il a par ailleurs dénoncé le comportement de La France Insoumise qui, en refusant la partie «recettes», a fait «le jeu du pire» comme le RN. De son côté, Jean-Luc Mélenchon a campé sur sa position, pointant du doigt socialistes, écologistes et communistes, responsables selon lui de l’adoption de «l’infâme partie recettes.» Le leader de LFI reproche notamment au texte d’être trop proche de la ligne du gouvernement.