
Pensez à stocker une ou deux baguettes au congélateur en vue du 1er-Mai. Car il y a peu de chance que vous trouviez une boulangerie ouverte en ce jour férié, sauf si vous tombez sur un établissement faisant travailler ses salariés... en toute illégalité. En effet, comme le souligne RMC, le secteur de la boulangerie n'étant pas considéré comme essentiel, contrairement aux transports ou aux hôpitaux, par exemple, la loi interdit aux boulangers de faire venir leurs employés au travail.
Jusqu'alors, il n'était pas rare que de nombreux établissements bravent la législation, mais les procès à venir risquent d'en dissuader plus d'un. En effet, la justice n'a pas épargné les contrevenants l'an dernier, et cinq d'entre eux devront en répondre au tribunal ces prochains jours. Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie, le déplore. Selon lui, son secteur devrait être considéré comme essentiel, comme au moment de la crise Covid.
750 euros d'amende par salarié
Par ailleurs, autoriser les boulangeries à employer leurs personnels le 1er-Mai ne pourrait faire que des heureux : «Le salarié est payé au moins double, les clients ont quand même du pain et les entreprises du secteur font environ 70 millions d'euros avec 10 millions de taxes.» justifie Dominique Anract. Lundi, ce dernier a été reçu par le ministère du Travail pour discuter de ce sujet. Et selon lui, «des décisions seront prises».
L'enjeu est important pour le secteur. Au micro de RMC, Gaël Mollé, boulanger des Yvelines, témoigne : «Comme tous les jours fériés, c'est un jour où on travaille beaucoup. Si on ferme, c'est un gros manque à gagner. Avec toute l'augmentation des charges, on n'a pas le choix, il faut qu'on dégage du chiffre». Les boulangers ne respectant pas la loi s'exposent à une amende de 750 euros par salarié, même si celui-ci est volontaire. Un montant qui peut s'élever à 1500 euros si le salarié est un apprenti de moins de 18 ans.


















