
Samedi 9 août, le gouvernement a communiqué aux partenaires sociaux un document qui fixe l’objectif d’atteindre entre 2 et 2,5 milliards d’euros d’économies par an sur l'assurance chômage, entre 2026 et 2029. Cette feuille de route arrive alors qu’un accord avait déjà été signé en novembre 2024. Il définissait de nouvelles règles d’indemnisation pour quatre ans, dont la plupart sont entrées en vigueur le 1er avril dernier. Pour le secrétaire de la CFDT, Olivier Guivarc’h, le texte de 2024 était parvenu à un «équilibre» entre le patronat et les syndicats, donc «rien ne justifie que le gouvernement demande de renégocier six mois plus tard, ou même un an plus tard» a-t-il déclaré au micro de franceinfo. Pour le syndicaliste, cette lettre ressemble à «un déni de démocratie sociale».
Par ailleurs, la CFDT critique aussi le raisonnement économique qui sous-tend cette réforme. Olivier Guivarc’h rappelle que l’assurance chômage a déjà subi près de 24 milliards d’euros de coupes ces dernières années. «Stigmatiser les demandeurs d'emploi, serrer les vis, ce n'est pas une politique de l'emploi et ça n'amène pas une baisse du chômage», regrette-t-il. La centrale décidera en septembre si elle participera aux négociations, après consultation de ses instances.
Une attaque « inacceptable » pour la CGT
Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT chargé de l’emploi et du chômage, est aussi en colère. De son côté, il accuse l’exécutif de chercher à «faire des économies sur le dos des chômeurs». Selon lui, réduire de 10% les dépenses d’assurance chômage revient à aggraver la pauvreté, après des années de restrictions. «C'est un plan qui repose sur ceux qui travaillent, qui ont travaillé ou qui cherchent un travail et non pas sur les très riches, les actionnaires des très grandes entreprises qui continuent à être épargnés par ce gouvernement de millionnaire», affirme-t-il.
La lettre de cadrage évoque aussi le renforcement des incitations pour les bénéficiaires d’une rupture conventionnelle. Et cette piste inquiète aussi la CGT : pour Denis Gravouil, cette idée servirait surtout les intérêts des employeurs. «Quand on baisse les droits des chômeurs, que ce soit après une rupture conventionnelle ou autre chose, on pousse des gens à prendre des boulots qui ne leur correspondent pas et partir dans la survie», déplore-t-il.

















