Il ne se passe pas un jour sans que la SEC ne fasse l’actualité : depuis plusieurs mois, le commissaire de la Bourse américaine est en effet très occupé avec les acteurs cryptos, tels que Binance, Kraken… Cette fois, c’est le broker Coinbase qui est au banc des accusés, suspecté par la SEC d'avoir commercialisé des titres financiers non enregistrés. Un procès s’est ouvert mercredi.

Dans le viseur de la SEC, les fameux tokens : ces jetons, émis sur des blockchains par des entreprises, supposés remplir un rôle au sein d’un protocole ou d’une application. Par exemple, le SAND de The Sandbox. Pour le régulateur américain, ces tokens généralement émis dans le cadre d’une ICO (vente publique de tokens), sinon par airdrop (émission adressée à des wallets remplissant certains critères), constituent des titres financiers car leurs acheteurs sur le marché financier peuvent espérer en tirer des gains, ce qui est l’un des critères de la caractérisation de titre aux États-Unis, d’après le fameux test de Howey, créé en… 1933. D’après ce test, un actif s’assimile à un titre financier s’il y a un contrat d’investissement, qui se définit comme l’investissement d’argent dans une entreprise de droit commun, avec une attente raisonnable de profits générés par les efforts d’une tierce partie. Cette caractérisation, que les acteurs crypto américains et étrangers refusent en bloc, est donc à déterminer par la justice fédérale. «La question de la pertinence du test de Howey relève du droit américain, souligne Hubert de Vauplane, avocat associé à Kramer Levin. Mais le fait que cette audience se déroule dans une cour fédérale permet aux juges fédéraux de poser la question. C’est très bien en termes de méthodes.»

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