Les vapoteurs vont-ils être mis à contribution ? Mi-octobre, le projet de loi de finances 2026 encadrant la fiscalité sur tous les produits à fumer prévoyait une taxe sur tous les e-liquides des cigarettes électroniques. Une taxe qui s’établirait à 30 ou 50 centimes d’euro par flacon de 10 millilitres, en fonction de leur teneur en nicotine. Cela représente, pour des flacons vendus entre 4 et 7 euros, 30 centimes d'euro de plus pour les liquides qui contiennent moins de 15 mg de nicotine, et 50 centimes de plus pour les liquides plus riches en nicotine.

Mais comme l’indique LCP, la mesure a été rejetée en commission des finances de l'Assemblée nationale. Plusieurs élus de tous bords se sont prononcés contre, à l’image du député Ensemble pour la République, Pierre Cazeneuve, qui a mis en avant sa situation personnelle après avoir fumé «un paquet de clopes par jour». Vapoteuse devant lui, il a rappelé que le tabac était responsable d'environ 75 000 morts par an en France. Et d’ajouter : «Certes, il y a toujours de la nicotine [dans les cigarettes électroniques], mais c'est un problème d'addiction, plus de santé publique.»

L’interdiction de la vente en ligne conservée

Le député LFI Aurélien Le Coq a tenu un discours similaire, rappelant que le vapotage pouvait permettre d’arrêter de fumer, et que même si les cigarettes électroniques «comportent des risques, (elles) sont bien moins nocives que le tabac». Il a dénoncé le «lobby» du tabac. De son côté, la députée Les Démocrates, Perrine Goulet, a pointé «une porte d'entrée vers le tabagisme pour les jeunes» et un risque de dépendance à terme, défendant une petite taxe.

Finalement, un amendement du groupe Droite républicaine a été adopté, prévoyant le maintien au niveau nul de la taxation des produits de vapotage pour 2026. Désormais, cet amendement sera débattu dans l’hémicycle lors de l'examen du projet de loi de finances. Mais même s’il est adopté, le texte prévoit toujours l’interdiction de la vente en ligne des produits de vapotage, rappelle LCP. Or, elle représente 25% à 30% des ventes en France. Une victoire en demi-teinte, donc, pour la filière.