Le Marshall Monitor III ANC est un casque récent à la personnalité sonore très affirmée, qui ne conviendra pas à tout le monde. Mais il possède de jolis atouts, notamment un design stylisé et reconnaissable entre mille, un confort très satisfaisant et une autonomie monstrueuse. Dans ce comparatif, il a néanmoins la lourde tâche de rivaliser avec le Sony WH-1000XM4, une référence des casques Bluetooth, toujours commercialisée malgré ses 5 ans d’existence. Ce modèle a fait l'unanimité chez les audiophiles, et son tarif en baisse depuis l'arrivée du WH-1000XM6 (meilleur produit de notre classement) le rend plus attractif que jamais. Voyons comment s'en sort le casque le plus haut de gamme de la célèbre marque britannique d'amplificateurs pour guitares.

Qualité de fabrication : Marshall reste fidèle à sa réputation

Le Monitor III ANC reste fidèle à l'esthétique emblématique de Marshall. On retrouve une robe noire habillée d’un revêtement probablement plastique qui imite le Tolex des amplis de guitare, un logo fièrement apposé et quelques détails en laiton. La conception est particulièrement soignée : les coques sont denses et la qualité des matériaux, dans l’ensemble, est irréprochable. L'arceau supporte d'importantes torsions, les oreillettes pivotent à plat et peuvent être repliées. Rien à redire en termes de design, c'est exemplaire.

Marshall Monitor III ANC
Marshall Monitor III ANC © Benoit Campion pour Capital

Le Sony WH-1000XM4 ne joue pas dans le même registre stylistique. Son design, minimaliste et sobre, n’en reste pas moins bien pensé. Le plastique employé est de bonne qualité, dense et solide. Malgré certaines marques d'assemblage un peu trop visibles, l’ensemble demeure robuste et réussi. Il est pliable et son arceau fait preuve d’une bonne souplesse. Bref, on est en présence d'un casque bien fait, au design tout ce qu'il y a de plus classique (mais élégant tout de même grâce au logo Sony cuivré).

Sony WH-1000XM4
Sony WH-1000XM4 © Benoit Campion pour Capital

Si les deux casques profitent d'une conception sérieuse, difficile d’ignorer le style particulièrement réussi et séduisant du Marshall. Marshall Monitor III ANC (1 - 0) Sony WH-1000XM4

Confort : deux casques confortables

Le Monitor parvient à bien contenir son poids, puisqu’il n’affiche que 244 grammes sur la balance. Il se fait ainsi facilement oublier une fois posé sur la tête. Bien aidé par le déploiement généreux de l’arceau, il maîtrise également l’effet de pince, évitant ainsi une trop forte pression. Les points d’appui sont bien répartis. Les oreillettes, suffisamment larges pour englober les oreilles, offrent un bon confort, leurs rares contacts étant adoucis par le moelleux des coussinets. Ceux-ci peuvent toutefois se montrer moins agréables en cas de fortes chaleurs, le similicuir favorisant la transpiration.

Marshall Monitor III ANC
Marshall Monitor III ANC © Benoit Campion pour Capital

Chez Sony, la réputation de la gamme WH-1000X en matière de confort n’est plus à démontrer. L’équilibrage du casque sur la tête est particulièrement réussi, et les coussinets épousent avec douceur le contour des oreilles. Avec un poids de 254 grammes, lui aussi très contenu, il peut être porté pendant des heures sans provoquer de gêne particulière. Comme souvent avec les coussinets en similicuir, on note toutefois une la même accumulation de chaleur lorsque la température ambiante grimpe.

Sony WH-1000XM4
Sony WH-1000XM4 © Benoit Campion pour Capital

Impossible de les départager : chacun offre une très belle expérience en matière de confort. Ex æquo. Marshall Monitor III ANC (1 - 0) Sony WH-1000XM4

Prise en main & fonctionnalités : intuitif dans les deux cas

Marshall a conservé son approche joystick/boutons mécaniques, qui s’avère pratique pour la plupart des actions. Le joystick, placé sur une oreillette, permet de gérer le volume, la navigation dans les pistes et l’appairage. On trouve aussi un bouton dédié à la réduction de bruit, ainsi qu’un bouton M (personnalisable) servant à activer, au choix, certains presets d’égalisation ou l’assistant vocal. L’application mobile propose différents niveaux de réduction de bruit et quelques réglages pour affiner la signature sonore, même si les options de personnalisation restent limitées. On note également la présence d’un capteur de port (désactivable), assez fiable mais parfois un peu lent à réagir.

Interface de l'application Marshall
Interface de l'application Marshall © Benoit Campion pour Capital

Chez Sony, le WH-1000XM4 mise sur un panneau tactile placé sur l’oreillette droite, qui gère la lecture, la prise d’appels, le volume et le changement de morceau. Deux boutons physiques complètent l’ensemble : l’un pour l’alimentation, l’autre pour alterner entre réduction de bruit et mode environnement. Les deux approches sont excellentes, parfaitement éprouvées. Chez Sony, on retrouve aussi la fonction Quick Attention, qui baisse instantanément le volume et désactive l’isolation active lorsqu’on pose la main sur l’oreillette. Pratique pour échanger quelques mots sans retirer le casque. L’application Sony Headphones offre de nombreux réglages (égalisation, extinction automatique, gestion fine de l’ANC). Dans ce domaine, Sony se démarque par une ergonomie complète et un ensemble d’automatismes bien pensés.

Application Sony Headhphones
Application Sony Headhphones © Benoit Campion pour Capital

Les deux casques se révèlent aboutis et pratiques. Ex æquo. Marshall Monitor III ANC (1 - 0) Sony WH-1000XM4

Connectivité : le WH-1000XM4 prend de l'âge

Le Marshall Monitor III ANC intègre une puce Bluetooth 5.3, offrant un potentiel d’évolutivité intéressant, notamment la compatibilité prévue avec le LE Audio, le codec LC3 et la fonction Auracast. Ces nouveautés restent toutefois inactives, la mise à jour se faisant attendre. En revanche, le casque fait l’impasse sur les codecs haute définition et se limite aux SBC et AAC. L’appairage multipoint se montre efficace pour connecter deux appareils simultanément, et la connexion demeure stable lors des déplacements. Microsoft Swift Pair et Google Fast Pair sont également pris en charge, facilitant un appairage rapide sur Windows et Android. Le modèle propose en outre une liaison filaire via un câble USB-C vers mini-jack, qui fonctionne uniquement quand le casque est allumé.

Marshall Monitor III ANC
Marshall Monitor III ANC © Benoit Campion pour Capital

Chez Sony, la version 5.0 du Bluetooth accuse le temps et réduit les perspectives d’évolution. Le WH-1000XM4 ne prend pas en charge le LE Audio et ne le pourra jamais. Très fiable, la connexion multipoint permet de rester lié à deux appareils simultanément. Le casque supporte les codecs SBC, AAC et LDAC, garantissant une bonne qualité audio sur une large variété d’appareils. L’appairage rapide est également présent grâce à Google Fast Pair et Microsoft Swift Pair. Pour l’écoute filaire, le recours à l’entrée mini-jack demeure la seule possibilité, sans option de connexion directe par USB. Mais cette fois, elle fonctionne en passif, casque éteint.

Sony WH-1000XM4
Sony WH-1000XM4 © Benoit Campion pour Capital

Le Marshall Monitor III ANC bénéficie de la technologie la plus récente, même si la prise en charge du LE Audio se fait toujours attendre. Marshall Monitor III ANC (2 - 0) Sony WH-1000XM4

Performances sonores : la polyvalence de Sony face au tempérament de Marshall

La restitution du Monitor se montre énergique, presque « nerveuse », avec une coloration très marquée. On constate toutefois des progrès par rapport à son prédécesseur : le rendu gagne en propreté, en précision et en définition, notamment dans les aigus. On pouvait néanmoins espérer un meilleur équilibre entre les médiums et les haut-médiums/aigus, d’autant que la base acoustique se révèle très solide. La signature en « W » sur le spectre audio ci-dessous met en avant les voix ainsi que de nombreux instruments, ce qui peut rapidement fatiguer sur des enregistrements déjà généreux dans ces zones. Un passage par l’égaliseur permet de calmer un peu les aigus et d’apporter plus de rondeur à l’ensemble.

Mesure de la réponse en fréquence du Marshall Monitor III ANC : rendu par défaut avec RBA (courbe noire), rendu après égalisation personnalisée (courbe pourpre).
Mesure de la réponse en fréquence du Marshall Monitor III ANC : rendu par défaut avec RBA (courbe noire), rendu après égalisation personnalisée (courbe pourpre). © Benoit Campion pour Capital

Le WH-1000XM4 adopte une approche différente. Le casque conserve une homogénéité remarquable sur l’ensemble du spectre. Le son apparaît défini et naturel, avec toutefois des basses et bas médiums mis en avant de façon assez nette, ce qui donne un rendu plus chaleureux et rond. L’égaliseur de l’application, via le réglage « Clear Bass », permet toutefois d’atténuer un peu les fréquences les plus basses. Nous conseillons de les calmer un peu en effet car par défaut, le son peut sembler légèrement étouffé. Pour autant, le casque offre un très haut niveau de précision, y compris dans les aigus, zone délicate à maîtriser. Les timbres, la dynamique et l’image stéréo sont respectés, chaque élément de la scène sonore – instruments, voix – restant parfaitement identifiable.

Mesure de la réponse en fréquence du Sony WH-1000XM4 : utilisation Bluetooth et filaire avec RBA enclenchée (courbe noire), sans RBA ou en mode d’écoute de l’environnement (courbe en pointillé orange).
Mesure de la réponse en fréquence du Sony WH-1000XM4 : utilisation Bluetooth et filaire avec RBA enclenchée (courbe noire), sans RBA ou en mode d’écoute de l’environnement (courbe en pointillé orange). © Benoit Campion pour Capital

Sur ce terrain, le Sony s’impose grâce à sa plus grande précision et à une signature sonore homogène, le rendant nettement plus polyvalent que son concurrent britannique. Marshall Monitor III ANC (2 - 1) Sony WH-1000XM4

Isolation / Réduction de Bruit Active : le WH-1000XM4 surprend encore

Le Monitor III ANC profite déjà d’une isolation passive solide grâce à la conception de ses coussinets. Les hautes fréquences se trouvent nettement atténuées même sans réduction active. Une fois la fonction activée, on observe une baisse honnête des graves, avec une atténuation stabilisée autour de 15 dB. Les médiums constituent la zone où la réduction se montre la plus élevée, atteignant environ 25 dB. Les conversations environnantes deviennent ainsi moins audibles. Dans l’ensemble, le résultat reste en retrait par rapport aux références du marché, comme les WH-1000XM6 ou les Bose QC Ultra, mais le casque britannique parvient malgré tout à créer une petite bulle sonore. Le mode « Transparence », censé restituer l’environnement, se révèle décevant : la perception manque de clarté à cause d’une captation insuffisante des aigus. On peut suivre une courte discussion, mais la localisation des sons se complique.

Mesure d’isolation phonique du Marshall Monitor III ANC : bruit de référence (courbe noire), isolation passive (courbe grise), Réduction de Bruit Active au réglage max (courbe violette).
Mesure d’isolation phonique du Marshall Monitor III ANC : bruit de référence (courbe noire), isolation passive (courbe grise), Réduction de Bruit Active au réglage max (courbe violette). © Benoit Campion pour Capital

Le WH-1000XM4 reste une valeur sûre en matière de réduction de bruit active. Même cinq and après la sortie, elle se montre redoutable pour éliminer les basses fréquences (environ -35 dB !), effaçant sans difficulté les ronronnements de moteur, tout en lissant une large plage de fréquences plus élevées. L’utilisateur se retrouve rapidement dans une bulle de silence, même si certains modèles plus récents gardent un léger avantage dans le registre médium. Le mode « Ambient » du 1000XM4 est bien moins efficace : le rendu manque de naturel et les conversations restent difficiles quand la musique est élevée. Pour autant, c'est une performance impressionnante que livre Sony dans ce domaine.

Mesure d’isolation phonique du Sony WH-1000XM4 : mesure de référence sans casque (courbe noire), isolation phonique “passive” (courbe grise), isolation phonique avec Réduction de Bruit Active au maximum (courbe violette)
Mesure d’isolation phonique du Sony WH-1000XM4 : mesure de référence sans casque (courbe noire), isolation phonique “passive” (courbe grise), isolation phonique avec Réduction de Bruit Active au maximum (courbe violette) © Benoit Campion pour Capital

Sony marque un nouveau point grâce à une réduction de bruit active d'excellent niveau. Marshall Monitor III ANC (2 - 2) Sony WH-1000XM4

Qualité d’appel : le Monitor III ANC surpasse Sony

Chez Marshall, la captation du Monitor III ANC marque de nets progrès par rapport à la génération précédente. Même dans un environnement modérément bruyant, l’algorithme de traitement du signal parvient à maintenir une bonne intelligibilité, au prix de quelques artefacts numériques et d’une voix légèrement voilée. Dans la plupart des situations, la voix reste compréhensible, sauf dans des cas extrêmes comme une rue en travaux ou par temps très venteux.

Le WH-1000XM4, en revanche, souffre sur ce plan. La qualité d’appel reste acceptable pour un usage occasionnel et dans des environnements calmes, mais les algorithmes de réduction des nuisances environnantes introduisent des artefacts qui rendent les conversations moins intelligibles.

Le Marshall Monitor III ANC se montre donc supérieur en qualité d’appel. Marshall Monitor III ANC (3 - 2) Sony WH-1000XM4

Autonomie : rien n'arrête Marshall sur ce critère

L'un des grands arguments de Marshall, c'est l'endurance incomparable de ses casques audio. Ainsi, le Monitor III ANC offre plus de 70 heures d’utilisation selon le constructeur. Et nos mesures confirment un score impressionnant d’environ 69 heures avec la réduction active. En désactivant cette fonction, on peut même récupérer une vingtaine d’heures supplémentaires. C'est tout simplement impressionnant et un argument de poids pour celles et ceux qui souhaitent éviter des recharges trop fréquentes. Les cycles de charge complets (environ 2 heures) restent donc rares.

Sans démériter, le WH-1000XM4 affiche une autonomie beaucoup plus conventionnelle. Il tient environ 24 heures avec la réduction active enclenchée, et un peu plus de 30 heures une fois celle-ci désactivée. La charge complète demande également un peu plus de 2 heures.

Sur ce terrain, Sony ne peut rivaliser avec Marshall. Marshall Monitor III ANC (4 - 2) Sony WH-1000XM4

Réparabilité : encore des efforts à fournir des deux côtés

Le Monitor III ANC met en avant une conception modulable : coussinets détachables et pièces internes potentiellement accessibles en dévissant certaines parties. En théorie, cette approche facilite le remplacement de la batterie ou de pièces défectueuses. En pratique, il n’existe pas encore de plateforme officielle Marshall pour se procurer facilement ces composants, hormis les câbles et, parfois, les coussinets. Sans une disponibilité officielle, on dépend du marché secondaire.

Avec le WH-1000XM4, la réparabilité est loin d’être exemplaire, mais on peut détacher les coussinets sans trop de difficulté. En revanche, le remplacement de la batterie ou celui de l’arceau exige minutie et outils spécifiques. Là encore, aucune boutique Sony ne commercialise ces pièces, mais des guides détaillés existent en ligne. Seuls quelques éléments comme des câbles et des coussinets peuvent être acquis sur le site FixPart.

Les deux casques ne sont pas des exemples en termes de réparabilité. Nous n'attribuons aucun point sur ce critère. Marshall Monitor III ANC (4 - 2) Sony WH-1000XM4

Rapport qualité/prix : Le 1000XM4 désormais imbattable

Le tarif du Marshall Monitor III ANC se situe entre 312 et 349 €, un positionnement haut de gamme mais un peu plus accessible que les modèles les plus premium du moment.

Le Sony WH-1000XM4, grâce aux baisses successives de son tarif, se trouve désormais autour de 229/249 €. Une différence considérable.

Grâce à son tarif plus raisonnable désormais, le 1000Xm4 est devenu le roi incontestable du milieu de gamme. Marshall Monitor III ANC (4 - 3) Sony WH-1000XM4

Verdict

Difficile de désigner un vainqueur incontestable dans ce duel malgré un score final en faveur de Marshall. Le Monitor III ANC séduit par son design stylisé, son autonomie hors norme et un rendu sonore au tempérament rock. Le Sony WH-1000XM4 conserve pour sa part l’avantage sur la réduction de bruit, la précision audio et la polyvalence d’utilisation, tout en restant proposé à un tarif beaucoup plus attractif. Ainsi, même s'il perd en termes de score, le casque de Sony s'impose sur les critères les plus importants, non seulement le son et l'isolation, mais aussi le rapport qualité/prix. C'est bien lui que nous vous recommandons en priorité, à moins que le design soit vraiment important pour vous, ou que vous cherchiez le casque le plus endurant possible.

Certains liens sont affiliés et peuvent générer une commission pour Capital. Les prix sont mentionnés à titre indicatif et sont susceptibles d'évoluer. Le contenu présenté a été rédigé en toute indépendance par un journaliste professionnel.