Nous avons mis cet article à jour le 3/07/2025 - Sony vient de déployer la mise à jour 2.0.2 pour le WH-1000XM6. Cette dernière inclut l'arrivée d'un mode faible latence propriétaire, le Voice Control en français et la détection de l'humidité sur le port USB-C. Pour la télécharger, il suffit de se rendre dans l'application Sound Connect (version 12.1.0 ou supérieure).

Le nouveau vaisseau amiral de Sony s’est fait attendre. Trois ans après avoir essuyé les plâtres avec un WH-1000XM5 esthétiquement novateur, mais encore perfectible à l’intérieur, la firme nippone veut prouver au monde qu’elle est la meilleure. Et c’est ainsi que débarque le WH-1000XM6 : design pliable, arceau plus confortable, optimisation du rendu sonore, de la qualité d’appel et de la réduction de bruit active, appli repensée et plus de fonctionnalités. Sony semble avoir une réponse pour chaque doléance.

Pendant ce temps, la concurrence a eu tout le loisir de placer ses pions : JBL avec son novateur Tour One M3, B&W et son PX7 S3 aussi élégant que performant… Et, avec un prix une nouvelle fois revu à la hausse (+ 40 € entre le M4 et le M5, + 30 € entre le M5 et le M6), le WH-1000XM6 doit quand même faire ses preuves. Cette sixième version est-elle enfin pleinement à la hauteur des attentes ? Trace-t-elle la voie du futur des casques Bluetooth ou se contente-t-elle d’une “simple” mise à niveau ? Réponse dans ce test.

Le Sony WH-1000XM6 a été lancé au mois de mai 2025 au prix de 450 €, décliné en trois coloris. Nous l’avons testé en version 1.0.5 avec une application Sony Sound Connect en version 12.1.0.

Qualité de fabrication : sobriété n’est pas simplicité (4,5/5)

En catimini, Sony fait doucement grimper les prix. Est-ce que cela signifie pour autant une conception plus luxueuse pour son fleuron ? Pas pour cette fois, enfin, si l’on entend par là l’utilisation de matériaux considérés comme “nobles”. Le WH-1000XM6 suit directement les traces de son prédécesseur avec la même philosophie de design minimaliste, où se mêlent des éléments principalement constitués de plastique, dont certains recyclés : une approche moins faste et sophistiquée qu’un Apple AirPods Max ou Bowers & Wilkins PX7, qui reflètent plus clairement leur positionnement premium.

Le WH-1000XM6, comme la quasi-totalité des casques du marché, ne garantit aucune résistance particulière contre la pluie, projections d’eau, l’humidité…
Le WH-1000XM6, comme la quasi-totalité des casques du marché, ne garantit aucune résistance particulière contre la pluie, projections d’eau, l’humidité… © Benoit Campion pour Capital

Cependant, il suffit d’examiner minutieusement le WH-1000XM6 pour constater le soin apporté à la fabrication et le travail d'ingénierie derrière l’assemblage, malgré les contraintes. Les quelques jointures/vis encore visibles ne compromettent pas la solidité de l’ensemble, au demeurant très bonne par rapport à ce que l’on peut voir ailleurs. Les coques sont denses, le pivot des charnières et le réglage de l'arceau se font avec une grande fluidité. Sauf si on pousse le casque dans ses derniers retranchements mécaniques, on ne ressent aucun grincement bruyant, friction ou résistance anormale en le manipulant. On espère que cela le restera avec le temps.

D’un point de vue pratique, la déclinaison argent/platine du WH-1000XM6 est certainement la plus réussie : les très fines aspérités et la surface très mate rendent le casque nettement moins sensible aux marques et traces de doigts.
D’un point de vue pratique, la déclinaison argent/platine du WH-1000XM6 est certainement la plus réussie : les très fines aspérités et la surface très mate rendent le casque nettement moins sensible aux marques et traces de doigts. © Benoit Campion pour Capital

Le design du WH-1000XM6 ne marque pas vraiment la rupture technique qu’on attendait d’un acteur aussi important, pour autant Sony n’est pas resté les bras croisés pendant trois ans. Le constructeur a revisité en profondeur l’arceau de son flagship pour en optimiser plusieurs points, la flexibilité en premier lieu. Le problème posé par le WH-10000XM5 trouve une réponse très bien exécutée sur le M6. L’arceau renoue avec sa conception pliante tout en permettant aux oreillettes un pivot généreux sur deux axes grâce à un nouveau système de charnière. Sa fascinante résilience face à la torsion et sa base métallique rassurent également.

L’étui rigide se ferme très simplement via un système aimanté, ou comment joindre l’utile à l’agréable
L’étui rigide se ferme très simplement via un système aimanté, ou comment joindre l’utile à l’agréable © Benoit Campion pour Capital

L’étui de transport a été remanié pour coller à cette évolution. Relativement compact, il se démarque à la fois par une conception astucieuse et d’excellente qualité. Le casque et les accessoires sont parfaitement en sécurité en son sein. Hélas, pas de changement en ce qui concerne les accessoires. Tout le nécessaire est présent, certes, mais le câble USB-C vers USB-A est d’une longueur absolument ridicule.

Confort : de retour parmi les tout meilleurs (5/5)

C’est une des grandes promesses du WH-1000XM6 : offrir à nouveau une excellente expérience de port. S’il reste à notre sens encore quelques très maigres pistes d’améliorations avec la formule actuelle, les modifications apportées sont payantes. Le principal écueil posé à l’époque du WH-1000XM5 – à savoir un repos un peu trop franc au sommet de la tête – est désormais suffisamment atténué pour préserver le confort d’utilisation pendant plusieurs heures. Atténué, non pas annihilé, car on ressent encore sa présence à cause du léger déficit d’épaisseur du coussinet.

Conserver des coussinets légèrement “caoutchouteux” pour optimiser l’isolation naturelle du casque  ou basculer sur de nouveaux coussinets qui retiennent moins la chaleur. Sony a fait un choix.
Conserver des coussinets légèrement “caoutchouteux” pour optimiser l’isolation naturelle du casque ou basculer sur de nouveaux coussinets qui retiennent moins la chaleur. Sony a fait un choix. © Benoit Campion pour Capital

Le WH-1000XM6 se débrouille également mieux en ce qui concerne le maintien, dorénavant excellentissime, grâce à une force d’appui optimisée. Le casque épouse très bien la tête, les oreilles, et reste bien en place. Les possibilités de réglage suffisent pour délivrer une expérience plaisante pour la plupart des utilisateurs. Un poil plus d’espace au cœur des oreillettes et une conception un peu plus “respirante” auraient été bienvenus, en tous les cas, ce casque fait assurément jeu égal avec les modèles les plus confortables du moment.

Prise en main & fonctionnalités : le diable se cache dans les détails (5/5)

On prend les mêmes et on recommence, ou presque. La manière d’interagir avec le casque est certainement le point le moins revisité par cette sixième édition du WH-1000X, si l’on s’en tient au sens strict du terme. L’intégralité des commandes attendues est à portée de doigts, répartie comme toujours entre le panneau tactile sensitif placé sur l’oreille droite et les deux boutons mécaniques sur la partie inférieure de l’oreillette gauche. Les alertes sonores et vocales (multilingues, dont le français) ponctuent encore chaque interaction pour ne laisser personne sur le carreau.

Le WH-1000XM6 peut aussi être commandé à la voix, en hors-ligne, via un assistant vocal. Le français n’est malheureusement pas encore supporté. A la manière des AirPods Pro 2, il est aussi possible de réagir à un appel entrant d’un hochement de la tête (oui ou non).
Le WH-1000XM6 peut aussi être commandé à la voix, en hors-ligne, via un assistant vocal. Le français n’est malheureusement pas encore supporté. A la manière des AirPods Pro 2, il est aussi possible de réagir à un appel entrant d’un hochement de la tête (oui ou non). © Benoit Campion pour Capital

Plus largement, le WH-1000XM6 se distingue par de petites améliorations qui n’ont peut être l’air de rien, mais qui rendent l’expérience d’utilisation encore plus plaisante au quotidien. Le casque répond extrêmement rapidement à nos faits et gestes, que ce soit le panneau tactile ou le capteur de port. Par extension, la fonction Attention rapide est dorénavant parfaitement viable, entre autres choses. Cerise sur le gâteau, nous n’avons remarqué absolument aucun problème de fiabilité ou de sensibilité tout au long de notre test.

Toujours dans la famille des petits détails qui comptent, le bouton de mise en/hors tension et d’appairage (circulaire) se distingue désormais du bouton ANC/AMB (plat et fin). Impossible de se tromper.
Toujours dans la famille des petits détails qui comptent, le bouton de mise en/hors tension et d’appairage (circulaire) se distingue désormais du bouton ANC/AMB (plat et fin). Impossible de se tromper. © Benoit Campion pour Capital

Comme auparavant, l’utilisateur dispose de nombreux outils pour personnaliser cette expérience. En faire une liste parfaitement exhaustive ici allongerait inutilement notre test, mais sachez qu’il est possible de pratiquement tout configurer (quelques options bien spécifiques sont absentes si l’on compare la concurrence), de l’aspect sonore au comportement des capteurs et des boutons, en passant par la connexion Bluetooth ou l’expérience d’appel.

© Benoit Campion pour Capital

Fidèle au poste, c’est l’application Sound Connect (auparavant Headphones Connect) qui répond à l’appel. On y trouve l’ensemble des réglages précédemment évoqués ainsi que les fonctionnalités annexes. Tout ce qui faisait le sel de l’expérience Sony avec le WH-1000XM5 est intégré avec quelques petites nouveautés à se mettre sous la dent. Pêle-mêle : un égaliseur 10 bandes, la fonction Musique de fond, de virtualisation sonore 3D (sur tous les contenus diffusés par le casque), l’adaptation automatique du mode Son Ambiant ou encore la fonction Scène (qui vient enrichir les possibilités d’automatisation du Contrôle adaptatif du son).

Les efforts du constructeur pour améliorer progressivement la lisibilité et la navigation sont notables (les réglages élémentaires sont disponibles dès l’écran d’accueil), mais on en demande plus
Les efforts du constructeur pour améliorer progressivement la lisibilité et la navigation sont notables (les réglages élémentaires sont disponibles dès l’écran d’accueil), mais on en demande plus © Benoit Campion pour Capital

Certaines fonctionnalités ne sont pas d’une grande pertinence pour des raisons variées, et polluent de fait un peu l’interface, mais on ne peut pas reprocher à Sony son suivi logiciel constant et sa volonté d’élargir les possibilités. La prise en main de l’application, quant à elle, nécessiterait encore plus d’efforts pour que la découverte soit 100 % intuitive pour tous.

Connectivité : modernisation partielle (4,5/5)

A l’image de tous les derniers casques haut de gamme, le WH-1000XM6 passe sur une puce Bluetooth 5.3 avec une prise en charge assurée du Bluetooth LE Audio (codec LC3 et fonction Auracast). Pour le moment, ce standard est bien trop peu répandu et engendre aussi la désactivation de certaines fonctions particulières du casque. Au moins, ce dernier est paré pour les prochaines années. En sus, le WH-1000XM6 supporte les codecs SBC/AAC/LDAC, les protocoles Google Fast Pair et Microsoft Swift Pair ainsi que la connexion multipoint à deux appareils.

Autre “nouveauté” attendue sur le WH-1000XM6 : il est désormais possible d’utiliser son casque en cours de recharge. Ce n’est pas trop tôt.
Autre “nouveauté” attendue sur le WH-1000XM6 : il est désormais possible d’utiliser son casque en cours de recharge. Ce n’est pas trop tôt. © Benoit Campion pour Capital

Sur le plan de la connexion sans-fil, le dernier-né de Sony rentre dans le rang. La connexion est stable, et même si on aurait apprécié un mode faible latence pour passer réellement sous le seuil de l’inconfort en toute circonstance, il n’y a pas grand-chose à reprocher. Sur la connexion filaire, on est néanmoins surpris du choix de Sony. On se félicite d’avoir encore l’opportunité de connecter le casque via mini-jack (avec ses avantages et ses inconvénients), mais comment expliquer l’absence de connexion audio via USB sur un modèle à la fois tout récent et résolument haut de gamme, alors que de plus en plus de concurrents le proposent ?

Performances sonores : la quintessence de la signature Sony (5/5)

A deux doigts de parfaire une formule gagnante, la série WH-1000X a tenté un coup de poker sur le M5 en basculant sur des haut-parleurs maison de 30 mm. Les petites prouesses acoustiques n’ont hélas pas suffi à pousser ce modèle dans de plus hautes sphères, a contrario, celui-ci marquait un certain retour en arrière. Qu’à cela ne tienne, Sony s’entête sur le WH-1000XM6. Son dernier fleuron repart donc sur la même base avec tout de même de multiples améliorations pour combler les lacunes de son prédécesseur.

© Benoit Campion pour Capital

Ne faisons pas durer le suspens plus longtemps : le résultat est tout bonnement remarquable. Le WH-1000XM6 trouve un excellent compromis sur le plan de la signature sonore tout en gommant les défauts de lisibilité/d’équilibre les plus marquants du précédent modèle. Deux petits écueils subsistent, la légère tendance des aigus à “scintiller” (audible sur le charleston, les shakers, la ride, les sifflantes de certaines voix…) et encore un poil de débordement en provenance des plus basses fréquences, mais c’est bien peu de choses au regard de la prestation.

Réponse en fréquence du Sony WH-1000XM6 (courbe noire) face au WH-1000XM5 (courbe bleue) et au WH-1000XM4 (courbe rouge). Les mesures ont été réalisées en Bluetooth, avec Réduction de Bruit Active et le réglage sonore par défaut. Précisons que les courbes des deux dernières références proviennent d’une moyenne de plusieurs mesures : les microdifférences de positionnement de l’oreille se répercutent sensiblement sur le rendu sonore.
Réponse en fréquence du Sony WH-1000XM6 (courbe noire) face au WH-1000XM5 (courbe bleue) et au WH-1000XM4 (courbe rouge). Les mesures ont été réalisées en Bluetooth, avec Réduction de Bruit Active et le réglage sonore par défaut. Précisons que les courbes des deux dernières références proviennent d’une moyenne de plusieurs mesures : les microdifférences de positionnement de l’oreille se répercutent sensiblement sur le rendu sonore. © Benoit Campion pour Capital

Si l’on s’arrête plus attentivement sur la signature sonore, le WH-1000XM6 révèle pour nous la quintessence de la formule Sony : un rendu sonore pensé pour être légèrement chaleureux, doux, mais ultra polyvalent, extrêmement bien défini et on ne peut plus respectueux des timbres. Un peu plus claire et énergique que le WH-1000XM4, moins incisive, plus propre et détaillée que le WH-1000XM5, la sixième version s’installe dans un sweet spot idéal. Ce modèle affiche une linéarité rare sur tout le spectre audible et cela dès la sortie du carton. On retrouve d’emblée toutes les caractéristiques des mixages que l’on connaît, les différents éléments, même discrets, s’identifient sans aucune difficulté. A ce titre d’ailleurs, la dynamique est elle aussi très bien reproduite. L’immersion et la fidélité sont garanties.

Réponse en fréquence du WH-1000XM6 : avec Réduction de Bruit Active (courbe noire), sans Réduction de Bruit Active (courbe violette), en utilisation “passive” (courbe grise). Pour tendre vers un peu plus de “neutralité” sonore, on peut calmer délicatement la petite emphase des médiums et affaisser d’un cran la réponse vers 32 Hz via l’EQ de l’application.
Réponse en fréquence du WH-1000XM6 : avec Réduction de Bruit Active (courbe noire), sans Réduction de Bruit Active (courbe violette), en utilisation “passive” (courbe grise). Pour tendre vers un peu plus de “neutralité” sonore, on peut calmer délicatement la petite emphase des médiums et affaisser d’un cran la réponse vers 32 Hz via l’EQ de l’application. © Benoit Campion pour Capital

Si tout n’est pas encore parfait, on l’a dit, le WH-1000XM6 est assurément l’un des casques Bluetooth à la sonorité la plus “passe-partout” du marché. Le travail des équipes de Sony sur l’acoustique et, surtout, sur le traitement du signal pousse clairement les limites de l’imaginable sur une telle configuration. Et cela se ressent d’ailleurs lorsqu’on décide d’utiliser le casque en passif, hors tension : la qualité sonore dégringole, le rendu devient extrêmement terne. A peine peut-on l’envisager pour dépanner. Heureusement, avec l’autonomie généreuse et la possibilité d’utiliser le casque en cours de charge, ce genre de scénario ne devrait pas arriver.

Isolation : le grand silence (5/5)

L’isolation active fait partie des nombreux axes d'amélioration avancés par le WH-1000XM6 pour s’affirmer face à la concurrence. Le constat est sans appel, ce modèle est bel et bien la nouvelle référence du genre.

© Benoit Campion pour Capital

Sony l’avait bien compris à l’époque du WH-1000XM5, une bonne Réduction de Bruit Active compte d’abord sur une conception naturellement isolante. Et puisque les oreillettes/coussinets n’ont pas fondamentalement changé depuis la précédente génération, le WH-1000XM6 fait toujours figure d’exemple sur l’isolation dite “passive” : les médiums sont atténués très tôt, les plus hautes fréquences sont très peu perceptibles. On est déjà assez bien coupé de notre environnement.

Mesure d’isolation du WH-1000XM6 : bruit de référence (courbe noire), isolation passive (courbe grise en pointillé), Réduction de Bruit Active (courbe violette)
Mesure d’isolation du WH-1000XM6 : bruit de référence (courbe noire), isolation passive (courbe grise en pointillé), Réduction de Bruit Active (courbe violette) © Benoit Campion pour Capital

S’ajoute à cela un système de Réduction de Bruit Active absolument redoutable, proposant à la fois une atténuation conséquente des basses fréquences et une grande efficacité jusqu’à la frontière des haut-médiums (elle oscille globalement entre 20 et 40 dB). Cette efficacité est à son apogée dans les bas-médiums/médiums, régions stratégiques pour effacer les nuisances auquel nous sommes le plus sensibles, comme les voix. D’ailleurs, c’est sur ce point que le WH-1000XM6 montre la plus grande avancée, avec environ 5 à 10 dB d’atténuation supplémentaire par rapport à son grand frère. Impressionnant.

Meilleure démonstration du genre dans l’histoire de Sony, le WH-1000XM6 se glisse aussi juste au-dessus de ses rivaux actuels, comme le QC Ultra ou le AirPods Max. Il s’attaque au bruit dans sa globalité et ne faillit sur aucune de ses composantes. Pour compléter le tableau, l’utilisation de la RBA ne cause aucun inconfort particulier (effet de “pression” qui peut perturber l’oreille interne, “claquement” à la fermeture des portes dans les transports en commun/en passant sous un tunnel) et les microphones résistent bien au souffle du vent.

Mesure d’isolation du WH-1000XM6 : bruit de référence (courbe noire), isolation passive (courbe grise en pointillé), mode “Ambient Aware” avec réglage standard au max. (courbe orange), mode “Ambient Aware” avec focalisation sur la voix (courbe bleue pointillé)
Mesure d’isolation du WH-1000XM6 : bruit de référence (courbe noire), isolation passive (courbe grise en pointillé), mode “Ambient Aware” avec réglage standard au max. (courbe orange), mode “Ambient Aware” avec focalisation sur la voix (courbe bleue pointillé) © Benoit Campion pour Capital

C’est aussi par sa meilleure maitrise du mode d’écoute de l’environnement sonore (Ambient Aware) que le WH-1000XM6 justifie sa première place. Nettement moins limitée car plus “ouverte” et naturelle qu’auparavant, cette fonction offre une perception très probante pour capter aisément ce qui se passe autour de nous. Jusqu’alors, aucun modèle ne s’était autant rapproché de la référence actuelle, l’AirPods Max. On le préfère encore un peu pour son équilibre car le WH-1000XM6 a une plus forte tendance à exagérer certains bruits aigus (résonance métallique, cliquetis, frottements de paquet…), ce qui est un peu irritant dans certains cas.

Qualité d’appel : pas de réelles évolutions (4/5)

La qualité d’appel a toujours été le maillon faible de la série WH-1000X, et ce n’est pas la sixième version qui bousculera les choses. La multiplication des micros dédiés à la captation vocale et l’amélioration de l’algorithme de réduction de bruit ne suffisent pas à taquiner les plus doués en la matière, comme le QC Ultra.

© Benoit Campion pour Capital

Les performances du fleuron de Sony s’améliorent quand même d’itération en itération, par petites touches. Cette fois, la voix gagne en rondeur grâce à une captation plus étendue vers les basses fréquences, pour un résultat plus naturel et agréable dans un milieu calme en intérieur, par exemple pour une visio. Ce gain de confort aurait pu être plus conséquent si l’action de l’algorithme de réduction de bruit n’était pas si prématurée : il laisse derrière lui de légers artefacts (échos “robotiques”) brouillant la précision du signal audio.

Cet effet s'accentue au fur et à mesure que la nuisance s’intensifie en arrière-plan, ce qui est attendu et relativement acceptable tant que l’intelligibilité de la voix n’est pas compromise. Le kit mains-libres du WH-1000XM6 repousse cette limite un petit peu plus loin car on peut temporairement poursuivre sa conversation dans un environnement relativement bruyant sans que la voix soit noyée. En revanche, une fois encore, on constate que la qualité baisse plus rapidement que chez certains modèles concurrents. Pour préserver un échange confortable avec le casque, mieux vaut donc se placer dans un lieu propice.

Autonomie : Sony fait fort (4,5/5)

Sony n’avance pas d’amélioration sur l’autonomie. On reste sur les mêmes promesses que le WH-1000XM5, à savoir 30h d’utilisation avec Réduction de Bruit Active enclenchée et 40h sans. Si dans les faits, le cinquième du nom n’était pas aussi généreux, le WH-1000XM6 fait bien mieux que prévu : nous avons mesuré une autonomie comprise entre 33 et 38 h avec la RBA enclenchée en permanence, ce qui est tout simplement un excellent score, et entièrement suffisant pour couvrir une utilisation intensive.

Rappelons que le WH-1000XM6 est ENFIN utilisable en cours de recharge, ce qui n’était étrangement pas le cas des modèles antérieurs. La recharge complète prend environ 3h, et on récupère plusieurs heures d’utilisation en quelques minutes de recharge lorsque la batterie est à plat.

Réparabilité : aisément démontable, des pièces détachées aux abonnées absentes (3/5)

Sony aurait pu jouer une sacrée carte s’il avait misé à fond sur la réparabilité de son casque. Par rapport au WH-1000XM5, le XM6 montre quand même de jolis axes d’améliorations sur le démontage et l’accès à certaines pièces d’usure. Les coussinets des oreillettes sont désormais détachables sans outil (le minimum syndical, tout de même…), dévoiler les entrailles de la bête ne demande pas beaucoup plus d’efforts : quelques vis à dévisser, des fiches à déconnecter, et l’on peut extraire de nombreux éléments fondamentaux (batterie, haut-parleur, arceau, port USB…). iFixit, grand spécialiste du sujet, montre d’ailleurs ces étapes en vidéo.

© Benoit Campion pour Capital

Cette conception plus astucieuse nous prouve les capacités techniques de Sony qui pourrait même faire figure d’exemplarité s’il allait enfin au bout des choses. Malheureusement, la vertu est une notion qui lui est encore étrangère puisque, comme pour les précédentes itérations, aucune pièce détachée officielle n’est rendue disponible, sur aucune plateforme que ce soit. On peut trouver, au fil du temps, quelques revendeurs proposant des coussinets d’oreillettes, les câbles sont quant à eux tout à fait standard, mais quelle occasion manquée…

Quelles sont les deux meilleures alternatives au Sony WH-1000XM6 ?

Bowers & Wilkins PX7 S3 : le choix du style

Avec sa prestation très équilibrée et son design élégant, le PX7 S3 a de bonnes raisons pour faire de l'œil aux mélomanes. S’il n’excelle pas autant que le WH-1000XM6 sur plusieurs points, il offre une expérience très régulière sans aucun défaut majeur. Plus que pour son style, on peut le préférer pour sa connexion audio via USB, sa captation vocale légèrement meilleure ou sa prise en main plus directe reposant uniquement sur des boutons mécaniques. S’il fait preuve d’une précision rare pour un casque Bluetooth, sa signature sonore plus riche dans les aigus (plus “brillante”) le rend néanmoins plus clivant que son rival.

JBL Tour One M3 : la Shiva sonore

Le JBL Tour One M3 est une alternative intéressante pour qui cherche un casque bon à tout faire moins onéreux. Comparé au WH-1000XM6, il fait quelques compromis sonores, mais reste tout à fait plaisant à utiliser, d’autant qu’il a un bel avantage sur la connectivité avec son boitier Smart Tx. Si votre préoccupation est surtout de pouvoir utiliser votre casque dans le plus de contextes possible, le Tour One M3 vaut la peine qu’on s’y intéresse avant de passer à la caisse.

Conclusion

Cela valait la peine de patienter. Sony signe un retour éclatant avec son WH-1000XM6, une cuvée 2025 d’exception sans grande prise de risque, mais très bien calibrée. La sixième génération joue la carte du pragmatisme en corrigeant les errements de sa devancière tout en capitalisant sur ce qu’elle sait faire : placer son utilisateur dans un cocon familier, douillet et silencieux pour savourer ses titres préférés. Le contrat est respecté. Plus que jamais, la série WH-1000X est à son apogée.

Cette expérience, aussi excellente soit-elle, a du mal à nous rassasier. On aurait aimé plus. On aurait aimé que, derrière son design ingénieux, le WH-1000XM6 surprenne tout le monde sur la réparabilité. Qu’il embrasse pleinement la modernité avec une connexion audio via USB. Qu’il fasse fi du superflu au profit de l’innovation et de certaines fonctionnalités. Qu’il nous offre des aigus encore plus affinés. Qu’il sorte de son cadre figé, tant dans les lignes que dans les matériaux sélectionnés. Peut-être pour un WH-1000XM7, qui sait… En attendant, la concurrence va devoir aiguiser ses couteaux pour espérer le surpasser.

  • Qualité de fabrication : 4,5/5
  • Confort : 5/5
  • Prise en main & fonctionnalités : 5/5
  • Connectivité : 4,5/5
  • Performances sonores : 5/5
  • Isolation : 5/5
  • Qualité d’appel : 4/5
  • Autonomie : 4,5/5
  • Réparabilité : 3/5

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