
Un peu partout en France, c’est le grand démontage… Comprenez que le trafic de pièces détachées automobiles se porte mieux que jamais ! Et si, pour des milliers de Français chaque année, retrouver sa voiture posée sur quatre parpaings n’a rien de réjouissant, ce pillage de pneus, de phares, de batteries, de banquettes ou de tout autre élément mécanique, de carrosserie ou de sécurité, constitue aussi une véritable catastrophe économique. Dans un rapport sur l’insécurité et la délinquance publié cet été par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), il est indiqué que plus de 96 100 vols de ce type ont été commis en 2024, un chiffre en hausse de 4% par rapport à l’année précédente. Pour saisir l’ampleur de cette criminalité, les estimations parlent d’un vol réalisé toutes les trois minutes. Pire encore, pour ce type d’infractions, le taux d’élucidation dans l’année qui suit est resté inférieur à 7%. Traduction : de trop nombreux délinquants restent impunis, et peuvent donc tirer de gros bénéfices de la revente de ces pièces au prix fort, directement sur le marché de l’occasion. Un business d’autant plus lucratif qu’il repose sur seulement quelques minutes de démontage…
Renforcer le contrôle des pièces détachées automobiles
Autant dire que plusieurs représentants du secteur automobile s’inquiètent et veulent agir. Mobilians, l'organisation patronale qui fédère les entreprises de la filière en France, pointe notamment la responsabilité de l’Etat. L’organisme affirme avoir multiplié les alertes auprès des pouvoirs publics depuis plusieurs années, en vain. Seule la suppression d’un certain nombre d’annonces de vente de PIEC (pièces issues de l’économie circulaire), mises en ligne en dehors du cadre réglementaire, a été véritablement organisée. C’est pourquoi, selon cet organisme, il est désormais nécessaire de renforcer le contrôle des pièces en rappelant que «la filière légale du réemploi dispose, pour chaque véhicule traité, d’éléments de traçabilité officiels tels que le numéro VIN du véhicule donneur et le certificat de destruction administrative. Ces informations, enregistrées par les centres VHU agréés (pour Véhicule hors d’usage), garantissent l’origine des pièces et peuvent être utilisées par les professionnels pour en attester la conformité.». Obliger à une telle traçabilité pourrait garantir votre sécurité en tant qu’automobiliste en asséchant les circuits illégaux de revente, selon Mobilians. Cette mesure pourrait s’accompagner de grosses sanctions financières et pénales pour les malfaiteurs. Mais les négociations seront longues et le sujet peu prioritaire, quand on sait que le gouvernement Lecornu est démissionnaire…
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