Comme de très nombreuses autres personnes, vous avez peut-être déjà fait des appels de phares après avoir repéré des gendarmes au bord de la route, pour signaler leur présence aux autres automobilistes. Cette pratique est courante. Et efficace : au moindre appel de phares, les conducteurs réduisent leur vitesse, bouclent leur ceinture ou posent leur téléphone. Une bonne chose, donc ? Pas pour le préfet du Cantal, Philippe Loos, qui s'est élevé contre cette technique au micro de la radio locale Totem, le 14 mars. Ses propos ont été repérés, une semaine plus tard, par France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.

Certes, rien d'illégal dans ce simple geste. Et le préfet veut bien l'admettre, «cela a aussi un avantage quand on signale un danger ou un accident. Cela incite les gens qui arrivent en face à ralentir et cela contribue à la sécurité routière». Mais il ne faut pas perdre de vue que si les gendarmes sont là, ça n'est pas forcément pour contrôler votre vitesse. En effet, «il peut y avoir des opérations du type Epervier, où les gendarmes sont là pour contrôler les allées et venues, avec des véhicules qui peuvent être suspects, comme pour les cambriolages par exemple». En somme : vous avez peut-être signalé la présence des forces de l'ordre à des malfrats.

«Est-ce que je suis sûr que la personne à qui je fais des appels de phares n’est pas un criminel recherché ?»

Philippe Loos invite donc les automobilistes à se poser la question : «Est-ce que je suis sûr que la personne à qui je fais des appels de phares n’est pas un criminel recherché ou une personne qui vient de cambrioler ma maison ?» Et le préfet met dans le même panier appels de phares et applications de type Waze, où la présence de gendarmes peut aussi être signalée. Le capitaine Sébastien Rouby, commandant de l’EDSR (escadron départemental de sécurité routière) du Cantal, confirme : «Les appels de phares peuvent nuire à la possibilité de retrouver rapidement la personne recherchée ou le malfaiteur qui a commis un méfait». Des arguments auxquels on ne pensait pas forcément et qui, convenons-en... tiennent la route.