En déplacement en Guadeloupe, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a mis la pression sur les constructeurs automobiles. «Je lance un avertissement sans frais aux constructeurs et à l’ensemble de la chaîne, je pense notamment au contrôle technique », a-t-il déclaré devant la presse, dimanche 16 mars, à l’issue d’une rencontre avec des victimes de ces airbags défectueux, relaie Ouest-France. «Il y a plusieurs milliers, sinon plusieurs dizaines de milliers de voitures qui, en Guadeloupe, continuent de rouler et représentent un danger», a poursuivi le ministre, invoquant l’«urgence absolue» de les remplacer.

«Chacun est placé devant ses responsabilités, constructeurs et services techniques. Chacun doit maintenant agir», a ajouté Manuel Valls. Pour rappel, le scandale des airbags du fabricant japonais Takata a éclaté en 2014, en raison d’un gaz qui vieillit mal dans les climats chauds et humides, comme en Guadeloupe, entraînant un risque d’explosion en projetant des pièces sur les conducteurs.

Plus de 2,3 millions de véhicules encore concernés

«Nous allons voir comment on peut beaucoup mieux communiquer, alerter, toucher plus directement les personnes au-delà des campagnes de communication», a indiqué Manuel Valls, rappelant la mission d’inspection lancée par le ministre chargé des Transports, Philippe Tabarot. En France, 29 accidents liés à ces airbags défectueux ont été recensés, provoquant 11 décès en Outre-mer et un en métropole, selon le ministère des Transports. Mais d’après le cabinet Coppet, rien qu’en Guadeloupe, des explosions d’airbags sont soupçonnées d’avoir fait «10 morts et 14 blessés».

En France métropolitaine, plus de 2,3 millions de véhicules doivent encore se faire remplacer leurs airbags défaillants de marque Takata, a annoncé vendredi soir le gouvernement, en révélant aussi une campagne d’immobilisation chez Volkswagen après celle de Citroën. «Au total, les airbags de plus de 2,3 millions de véhicules sont encore à remplacer en métropole. Afin d’en informer au mieux les propriétaires, une mention sera portée sur le procès-verbal du contrôle technique des véhicules visés par une campagne de rappel à partir de début mars», a précisé le ministère chargé des Transports dans un communiqué.

Le ministère a en outre indiqué que le groupe Volkswagen a demandé la semaine dernière à plus de 250 000 clients français de ne plus conduire leur voiture. Le groupe allemand a lancé un rappel «stop drive» pour des modèles d’Audi (A3, A4, A5...) et Volkswagen (Fox, Up, Crafter et Polo) fabriqués entre 2006 et 2013.