
Ce n’est pas le bon moment. Invité dimanche 8 juin dans Questions politiques sur France Inter/franceinfo/Le Monde, le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a estimé que l’intégration d’une part obligatoire de la retraite par capitalisation ne figure pas parmi les priorités actuelles du gouvernement. «Je ne suis pas sûr que ce soit le bon moment», a fait savoir le ministre qui explique que l’exécutif a d’autres priorités «plus brûlantes» concernant les retraites.
«Le problème de la capitalisation, c’est que dans l’organisation actuelle, c’est inégalitaire : c’est ceux qui ont de l’argent donc ceux qui ont des revenus plus élevés qui peuvent le placer», a souligné Éric Lombard. «Si on devait faire une capitalisation obligatoire, qui la financerait ?», a également questionné le locataire de Bercy. «Les entreprises, on voit bien que les marges sont serrées et qu’il n’y a pas de quoi prélever. Cela demanderait une réflexion plus large que l’organisation», a encore expliqué Éric Lombard qui suggère néanmoins «une incitation à investir».
Un avis inverse à celui d’Édouard Philippe
Ancien Premier-ministre et candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle de 2027, Édouard Philippe s’était quant à lui dit favorable, mercredi 4 juin, à introduire 15 % de part de capitalisation dans le système des retraites. L’objectif affiché par le président d’Horizons étant grâce à ce système, de faire face à une société française qui vieillit tout en faisant face à «la dénatalité».
De son côté, le dernier rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR) suggère de reculer l’âge de départ à la retraite à 66,5 ans en 2070. Une mesure qui serait bénéfique pour les régimes de retraite mais également pour les finances publiques de notre pays. En effet, selon le Conseil, en 2024, les retraites ont représenté 407 milliards d’euros de dépenses, la France étant le deuxième pays - après l’Italie - où la part des dépenses de retraites publiques dans le PIB est la plus élevée, rapporte BFMTV. Une proposition qui a suscité l’ire des syndicats, à commencer par la CGT, dont le secrétaire confédéral, Denis Gravouil a totalement rejeté l’idée.


















