La réforme des retraites est toujours en sursis, l’opposition et les syndicats souhaitant coûte que coûte revenir sur l’âge de départ. Toutefois, au mois de mars, François Bayrou a été clair : «Il n’y aura pas de retour de la retraite à 62 ans», martelait-il, regrettant seulement que la réforme ait été menée «sans les organisations syndicales». Mi-mai, le président français a également rejeté l’idée d’un référendum sur cette réforme contestée. Alors, l’exécutif ira-t-il au bout ? Invitée de RMC et BFMTV, jeudi 29 mai, la vice-présidente de l’Assemblée nationale semble favorable à des discussions autour d’un nouvel âge de départ.

Faisant le constat que des pays comme le Danemark venaient de repousser l’âge de départ à 70 ans, certains autres de nos voisins, comme l’Italie et l’Allemagne à 67 ans ou encore l’Espagne entre 65 et 67 ans, Naïma Moutchou rappelle que ces pays «sont soumis aux mêmes problématiques que nous» et qu’ils ont «fait le choix de travailler plus longtemps». Faut-il donc reporter l’âge de départ à la retraite ? Le débat «n’est pas déraisonnable», a insisté la députée Horizons du Val-d’Oise.

Un «problème fondamental d’équilibre financier», pour Naïma Moutchou

Toutefois, Naïma Moutchou a mesuré ses propos sur RMC et BFMTV, rappelant qu’il ne s’agissait «pas forcément la solution vers laquelle il faut aller» mais qu’il était nécessaire de «poser les termes et les jalons de ce débat», sinon «demain, il n’y aura plus de pensions de retraite payées dans ce pays», alerte-t-elle. La députée a également rappelé en préambule la nécessité de «travailler plus» et d’être «plus nombreux» à travailler.

Aujourd’hui, le système de retraite est «particulièrement fragile», a fait remarquer la vice-présidente de l’Assemblée nationale, à cause de problèmes de natalité, d’un manque d’actifs et d’un vieillissement de la population. «Donc, il va falloir trouver de l’argent», met-elle en garde. Pointant un «problème fondamental d’équilibre financier», elle a souligné que les Français allaient devoir «être courageux» si l’on veut «sauver une partie du système par répartition». Dans le cas contraire, «on va droit dans le mur», selon Naïma Moutchou.

Il y a quelques jours, le chroniqueur de RMC, Charles de Consigny, avait adoubé l’âge de départ à la retraite danois, à 70 ans. «J'y suis tout à fait favorable. Tous ces retraités en pleine forme qui ne savent pas quoi faire de leur journée et auxquels on paie des retraites substantielles, n'est pas un système viable», avait lancé l’avocat, pour qui «le système ne tient plus».

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