La CFDT et sa secrétaire générale en tête veulent «siffler la fin de la récréation» lors de la prochaine réunion qui se tient dans le cadre du conclave sur les retraites. Il faut dire que depuis dimanche 16 mars et les déclarations de François Bayrou refusant de revenir à l’âge de départ à 62 ans, l’avenir de cette concertation, qui regroupait les sept syndicats et les trois organisations patronales, s’inscrit en pointillé. L’Union des entreprises de proximité, l’U2P, a claqué la porte des négociations mardi, suivie par la CGT mercredi soir.

En début de semaine, la CFDT laissait entendre que sa volonté n’était pas de quitter la table des négociations. Mais mercredi matin, invitée de BFMTV et RMC, la secrétaire générale du syndicat a affiché plus de fermeté et ouvert la porte à un départ si rien ne change. Marylise Léon se dit en effet prête à «arrêter» le conclave «tel qu'il existe». La CFDT se rendra bien à la réunion prévue ce jeudi 20 mars, parce que les «travailleurs et les travailleuses (…) ont besoin d'avoir des représentants qui agissent en responsabilité», a-t-elle répété.

La CFDT veut définir «de nouvelles règles»

Néanmoins, la leader syndicale veut donc «siffler la fin de la récréation». Dans son viseur : tous les participants, que ce soit le gouvernement «qui change les règles du jeu», mais également les autres syndicats «qui décident de partir» ou encore les organisations patronales «qui restent, mais qui boudent dans (leur) coin». «J'en ai assez d'avoir un peu le sentiment d'être la seule adulte dans la pièce», a raillé Marylise Léon au micro de BFMTV.

Pour la CFDT, «personne n’est à la hauteur aujourd’hui», ce qui a le don d’agacer sa secrétaire générale plaidant pour un travail «ensemble» afin de «répondre aux problématiques très concrètes». Dans de telles conditions, la leader syndicale a brandi une nouvelle fois la menace d’un départ de la table des négociations : «On ira jeudi pour dire qu'on arrête le conclave des retraites tel qu'il existe là, tel qu'il a démarré.»

Désormais prête à agir selon «les modalités de travail et le calendrier qui nous convient», la CFDT considère que François Bayrou «a rompu le contrat» et que de «nouvelles règles» vont être définies. Si l’âge de départ à la retraite n’est pas le seul sujet de préoccupation de l’organisation syndicale, il reste le «cœur de réacteur». D’autres syndicats comme la CFTC et la CFE-CGC veulent aborder d’autres sujets épineux et ont d’ores et déjà demandé aux organisations patronales de «clarifier leur position».