Les salariés de la Société Générale se mobilisent pour défendre le télétravail. A l’appel de trois syndicats (la CGT, la CFTC et la CFDT), ils sont invités à cesser le travail ce vendredi 27 juin pour protester contre la volonté de la direction de réduire drastiquement le télétravail à un seul jour par semaine, contre deux à trois actuellement. Une mesure jugée brutale, annoncée il y a quelques jours par un mail du directeur général du groupe, Slawomir Krupa.
Salarié depuis 25 ans à la Société Générale, Julien a dénoncé «la violence du message» sur l’antenne de RMC ce matin. «Je suis en colère ! (…) On nous dit ça sera un jour maximum de télétravail et les fonctions support, ça sera peut-être zéro ! Il y a beaucoup de collègues qui ont fait leur vie en province», a-t-il témoigné. Interrogé sur l’idée que cette mesure pourrait viser à pousser certains salariés vers la sortie, dans un contexte où les banques ont besoin de moins de personnel, il a un avis tranché : «C’est ce que tout le monde pense, c’est un plan social déguisé !» Et d’ajouter : «Il y a eu un plan social l’année dernière, ça a coûté très cher à l’entreprise. Et là, c’est un plan social déguisé.»
Opération «Tous sur site» le 3 juillet
Par ailleurs, les salariés de la Société Générale poursuivront leur mouvement de protestation le jeudi 3 juillet avec une journée «Tous sur site», une opération destinée à démontrer les difficultés logistiques qu’impliquerait le retour simultané de tous les employés sur leur lieu de travail. «Il y a des étages où c’est un poste pour deux et ça coulisse bien parce qu’il y a du télétravail. Donc revenir à un jour, je ne sais pas comment ça va être possible», estime Julien, précisant que «plein de jeunes viennent à la Société Générale parce qu’ils ont ces deux ou trois jours» de télétravail.
Dans son courrier interne, la Société Générale justifiait ces changements par une volonté d'harmoniser les pratiques de télétravail au sein de ses différents bureaux dans le monde et d'améliorer la performance des salariés.
