
Pour l’entrepreneur Éric Larchevêque, l’euro numérique, c’est non. Invité sur BFM Business jeudi 20 novembre, il n’a pas hésité à faire part de son désaccord total avec la volonté de l’Union européenne de lancer en 2027 la phase pilote de l’euro numérique. «C’est malheureusement une catastrophe» affirme-t-il. Cette monnaie numérique sera une version en ligne de l’argent détenu en espèces. Selon la BCE, elle est supposée posséder les mêmes avantages que le liquide, tout en facilitant les transactions en ligne dans toute la zone euro.
Mais cette nouvelle monnaie numérique ne permettrait pas de tenir tête au dollar, pour le cofondateur de Ledger. La seule voie crédible est donc, selon lui, de renforcer la monnaie européenne, en autorisant une large émission de stablecoins adossés à l’euro.
Des stablecoins en euros, un enjeu stratégique ?
Pour Éric Larchevêque, l’Union européenne, en lançant l'idée de l'euro numérique, s’est tendu un piège à elle-même et se retrouve désormais bloquée par sa réglementation, qui servirait d’abord à «protéger un certain nombre de lobbys» selon lui, et à «empêcher l’euro de s’exporter». «Une balle dans le pied» donc, selon l’entrepreneur, même si les stablecoins sont indexés à 99 % sur le dollar pour le moment. Pour le moment, en Europe, seules deux organisations peuvent émettre des stablecoins en euros, la SG Forge et Circle, en raison de réglementations très strictes justement.
De son côté, la BCE n’a jamais caché son scepticisme envers les cryptomonnaies, qui, pour l’institution, demeurent une forme de «privatisation» de la monnaie. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle pousse pour l’instauration d’un euro numérique. Pour Éric Larchevêque, ce lancement est voué à l’échec, notamment parce qu’un tel projet, en plus d’être extrêmement coûteux à démarrer, exigerait une communication directe entre la BCE et les utilisateurs de l'euro numérique, une fonction pour laquelle l’institution n’est pas adaptée. Pour l’entrepreneur, il faut donc en premier lieu permettre l’émission de stablecoins en euros, pour que cette monnaie unique soit utilisée dans le monde entier.


















