
Les économies de toute une vie et la promesse de rendements spectaculaires. Un «eldorado», des «plus-values fantastiques»… en investissant dans la société Aristophil, des centaines d’épargnants croyaient avoir réussi le placement du siècle, rappelle BFMTV. Mais ils ont rapidement déchanté quand la société a fait faillite en 2016. Avant cela, pendant plusieurs années, ces milliers de Français avaient investi dans des manuscrits originaux d’intellectuels : Einstein, Proust, Romain Gary, Céline ou encore Van Gogh et Gauguin. A la clé, des taux de rendement annuels évalués entre 8% et 9%.
En investissant entre 10 000 et même 750 000 euros pour certains, qu’ils soient propriétaires en intégralité ou en indivision, tous ont perdu de grosses sommes d’argent : 900 millions d'euros, selon les estimations. De son côté, la justice soupçonne une vaste fraude, de type pyramide de Ponzi où les sommes investies par les nouveaux épargnants servaient à rembourser les anciens… Aujourd’hui, plus de 4 500 victimes se sont portées partie civile.
Des œuvres dont la valeur a bondi jusqu’à 317%
Car après la faillite, les œuvres (lettres ou manuscrits) ont été revendues aux enchères, mais à des tarifs très inférieurs à leur prix d’achat. Nos confrères citent une lettre de Napoléon Bonaparte vendue 280 000 euros aux enchères et pourtant valorisée à 1,2 million d’euros par Aristophil. Presque dix fois plus ! Selon la répression des fraudes, la valeur de la collection «Académie française» avait même bondi de 317%.
Selon l’avocat d’un collectif de 400 victimes, Me Arnaud Delomel considère qu’il s’agit du «plus grand procès d'escroquerie financière jamais jugé en France». L’ancien dirigeant de la société, Gérard Lhéritier, comparaît lui pour «escroquerie en bande organisée et pratique commerciale trompeuse». Il se défend en prétendant qu’il avait recours à des centaines de courtiers et n’avait jamais rencontré les victimes.
Selon les éléments recueillis au cours de l’enquête, la société jouait sur le fait que les victimes n’étaient pas des experts en la matière et ils étaient «approchés par des professionnels des placements financiers et convaincus de pouvoir réaliser un profit». Les investisseurs n’étaient pas non plus dans «la capacité d'appréhender les risques que comporte (ce) marché». Le procès doit se tenir du 8 septembre au 3 octobre. Environ 18 000 personnes avaient investi dans la société.



















