Tout est parti d’un taux de retours anormalement bas chez un transporteur basé à Bussy-Saint-Georges, relate Le Parisien. Habituellement, les articles endommagés refusés par les clients sont repris puis réintégrés dans la chaîne logistique. Mais ici, les produits – canapés, miroirs, tables – disparaissaient mystérieusement. En octobre dernier, la direction de l’enseigne Maisons du Monde a déposé plainte. Le parquet de Meaux a confié les investigations à la Section de la criminalité organisée et spécialisée (SCOS, ex-PJ Meaux). Fin mars 2025, les enquêteurs ont mis au jour une véritable petite organisation.
Un salarié du transporteur repérait les articles présentant des défauts, ensuite revendus à prix cassés sur des plateformes comme Leboncoin ou Snapchat, grâce à deux complices chargées de la mise en ligne. Trois autres individus se chargeaient du stockage et de la livraison, avec trois entrepôts mobilisés en région parisienne. À l’occasion des perquisitions, les forces de l’ordre ont mis la main sur 160 000 euros et 30 m³ de mobilier volé, depuis restitués à l’entreprise. Les six suspects, âgés de 31 à 60 ans, ont été placés sous contrôle judiciaire. Ils seront jugés le 15 septembre à Meaux pour vol en réunion et blanchiment.
L'enseigne a vu ses ventes reculer d'un milliard d'euros en trois ans
Ce scandale logistique tombe au pire moment pour Maisons du Monde. Le groupe, qui compte 330 magasins en Europe et plus de 4 000 salariés, a vu ses ventes reculer d’un milliard d’euros depuis trois ans. Un plan d’économies de 100 millions d’euros est en cours, avec notamment la suppression d’une centaine de postes au siège et une réduction drastique du nombre de fournisseurs. Selon un observateur du secteur, la baisse du contrôle qualité aurait aussi contribué à l’augmentation des retours produits… jusqu’à favoriser, indirectement, ce type de fraude.
