Josseline, une lectrice, nous a fait parvenir la question suivante : «Bonjour, avec mon conjoint, nous sommes âgés de plus de 70 ans. Nous détenons chacun un contrat d'assurance vie chez notre assureur depuis 30 ans. Nos Livrets A et Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) sont au plafond. Nous avons également chacun un Plan épargne logement (PEL) depuis plus de 20 ans. Mais nous n'avons pas l'intention de nous servir de l'emprunt proposé. Que nous conseillez-vous de faire de ces derniers ?»

Bonjour Josseline, et merci pour votre question, qui nous permet de revenir sur le cas de ces vieux PEL que les Français sont encore nombreux à compter parmi leurs produits d'épargne. Selon la Banque de France, 11% des PEL ont actuellement plus de 20 ans, ce qui représente environ 1 million de plans sur les 10 millions encore ouverts de nos jours. Mais par rapport à leurs versions plus récentes, les anciens PEL disposent de deux avantages majeurs.

Un placement qui a perdu de sa superbe depuis 20 ans

D'abord, leur rémunération, qui, dans le cas des PEL, est connue au moment de la souscription et ne bouge plus ensuite. En effet, avant le début des années 2000, le taux d'intérêt de ces produits s'avérait bien plus avantageux qu'aujourd'hui. Selon l'année de souscription, la rémunération des PEL ouverts avant 2003 a ainsi pu grimper jusqu'à 6,3% pour les plus chanceux. Ensuite, contrairement aux PEL ouverts depuis 2018, ces vieux plans n'ont pas de date d'expiration. Cette durée limite est désormais de 15 ans, après quoi le PEL est transformé en livret d'épargne classique.

Dans votre cas Josseline, avec un PEL qui a été ouvert avant le 1er mars 2011, l'avantage est encore plus conséquent, puisque comme le rappelle le site service-public.fr, vous ne pouvez certes plus effectuer de versements sur votre PEL, mais ce dernier «continue de produire des intérêts au taux fixé dans le contrat, pour une durée illimitée». Autrement dit, votre PEL va continuer à vous rapporter à un taux avantageux jusqu'à ce que vous décidiez de retirer le capital placé, ce qui entraînera alors sa clôture.

Conserver son vieux PEL est une option pour allier sécurité et performance

Etant donné que vos autres livrets réglementés sont déjà au plafond, «vous n'obtiendrez pas mieux que votre PEL actuel pour vous assurer à la fois de la sécurité et un tel niveau de rendement», pointe Mathilde Carrier, consultante patrimoniale à Nîmes. L'option de conserver votre vieux PEL est donc plutôt judicieuse. Mais si toutefois vous souhaitez en sortir pour vous tourner vers un autre placement, vous pouvez par exemple transférer les fonds vers une assurance vie dont vous disposez déjà. En misant par exemple sur les supports à capital garanti - les fonds euros -, vous vous assurez de ne rien perdre de vos économies, tout en profitant actuellement de conditions de rémunération intéressantes.

Qui plus est, l'assurance vie est également plus avantageuse que le PEL si vous souhaitez transmettre votre capital. «Les versements effectués après 70 ans sont certes moins intéressants que s'ils sont faits avant, rappelle Mathilde Carrier. Néanmoins, passé cet âge, les primes versées vous permettent quand même de transmettre à vos bénéficiaires jusqu'à 30 500 euros en toute franchise d'impôt.» Autre solution, l'investissement dans une Société civile de placement immobilier (SCPI) via votre assurance vie ou directement auprès d'une société de gestion. Une option qui présente un risque de perte en capital, mais qui peut vous permettre d'obtenir un rendement supérieur à l'inflation et un complément de revenu régulier.

Pour finir, n'oubliez pas que depuis 2018, les intérêts des PEL sont fiscalisés en cas de sortie. Les plans ouverts avant 2011 bénéficient toutefois là aussi d'un avantage, puisque seuls les intérêts générés à partir de la 13ème année sont soumis à l'impôt sur le revenu. Quant aux prélèvements sociaux (17,2%), ils sont prélevés chaque année à partir de la 11ème année.

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