André, lecteur de Capital, nous adresse la question suivante : «Mon Livret A est plein, où puis-je placer mon argent ?» Bonjour André, et merci pour votre question. Si vous nous écrivez, c'est que vous avez atteint le plafond de 22 950 euros de votre Livret A, et que vous avez des liquidités supplémentaires à placer. Selon la Banque de France, 15% des Livrets A sont dans cette situation. Et vous avez d'autant plus raison de vous poser la question que le taux de ce livret réglementé, rémunéré à encore 3% en début d'année, pourrait bientôt de nouveau chuter. Selon nos prévisions, il pourrait en effet tomber à 1,5%, voire 1,4% le 1er février prochain. Soit une division par deux en un an.

Toutefois, votre Livret A n'est pas à jeter pour autant. En effet, avant de vous lancer dans d'autres investissements, il est crucial de déterminer ce que vous devez conserver dessus pour faire face aux imprévus, c'est ce que l'on appelle l'épargne de précaution. Or, le Livret A, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), ou le Livret d'épargne populaire (LEP) sont les placements les plus adaptés à cette épargne de secours. Vous pouvez ainsi garder dessus trois à six mois de salaire, même si cet argent n'est pas très rémunéré. L'important est que cette somme vous assure «une liberté d'esprit en cas de coup dur», explique Valentine Demaison, directrice des opérations chez Mon Petit Placement.

Pour définir votre horizon de placement, demandez-vous quand vous souhaitez récupérer votre capital

En prime, cette réserve est essentielle pour se lancer ensuite dans d'autres placements, car, selon l'experte : «Vous n'aurez pas ainsi à retirer précipitamment vos investissements en cas de dépenses contraintes. Or, l'assurance de réaliser des investissements gagnants, c'est de pouvoir les laisser travailler à long terme.» Une fois la question de l'épargne de précaution assurée, vous pourrez ensuite vous pencher sur les solutions qui s'offrent à vous.

Pour cela, votre horizon d'épargne peut vous servir de boussole. «Les actions, le placement le plus rémunérateur, mais également le plus risqué, sont plutôt adaptées aux projets à cinq à huit ans et plus. Les obligations sont généralement préférées pour un horizon de trois à cinq ans. Et les fonds en euros, ces supports garantis disponibles au sein de l'assurance vie, sont privilégiés pour les projets à moins de trois ans, pour lesquels la sécurité est essentielle», explique Valentine Demaison.

L'assurance vie permet de jongler entre différents investissements

Or, pour arbitrer entre ces différentes temporalités, l'assurance vie est un bon point de départ, car elle offre un vaste éventail d'investissements possibles, détaille Valentine Demaison : «Elle permet, sans clôturer le contrat, de faire évoluer votre stratégie. Au sein d'une même enveloppe, vous pouvez prendre beaucoup de risques au départ (en unités de compte investies en actions, NDLR), puis basculer progressivement vers le fonds euros à l'approche d'un projet immobilier ou d'un besoin de liquidité», par exemple à quelques années de votre retraite. Elle permet ainsi de répondre au maximum de projets différents avec une grande flexibilité.

Parmi les autres placements garantis ou à moindre risque qui pourraient être des alternatives à votre Livret A, André, vous pouvez également regarder du côté des sociétés civiles de placements immobiliers (SCPI). L'horizon de placement est, comme pour les actions, à long terme (au moins huit ans), avec un risque compris entre 3 et sur 7 sur l'échelle du risque, un rendement moyen qui devrait s'établir à 4,7% cette année. Le grand avantage de cette solution est qu'elle vous permet de dégager des revenus réguliers tous les mois ou trimestres. Les parts de SCPI peuvent être souscrites directement auprès de la société de gestion, ou logées, elles aussi, dans votre assurance vie.