Préparer sa retraite en baissant ses impôts. Sur le papier, le PER destiné aux particuliers a tout du super placement. Il l’est assurément pour les établissements financiers, avec des frais élevés et une durée de conservation longue dans leurs comptes. Mais cette nouvelle marotte est-elle profitable aux épargnants ? Si chacun consent à se constituer un complément de retraite, le faire avec un PER doit être bien pesé. Et pour cause, il s’agit d’un «placement tunnel» : l’argent qu’on y verse n’est pas récupérable avant la retraite, sauf gros coups durs (invalidité, décès du conjoint, surendettement, etc.) ou achat de sa résidence principale.

Pour vous attirer, on vous consent un avantage fiscal à l’entrée, vos versements venant réduire votre revenu imposable (avec des plafonds, toutefois). Attractif, sauf que le cadeau sera pour tout ou partie repris à la sortie avec l’imposition du capital. Pas de précipitation, donc, d’autant que le marché du PER n’en finit plus de grossir, avec désormais plus d’une centaine de plans commercialisés. Voici les sept critères à examiner de près avant de sauter le pas.

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1. Les frais : payez le juste prix

Par ici la facture avec le PER ! Après des frais d’adhésion à l’association souscriptrice de l’ordre de 10 à 20 euros, avec parfois un complément tous les ans, vous serez ponctionné sur chaque versement, de 5% au plus, le maximum légal. Bien des PER s’en approchent, comme le 4,50% facturé chez Groupama Gan Vie ou chez Gaipare. Au mieux, vous ne paierez rien, comme sur le Net (0% de frais sur versements). Le taux moyen du marché ? Peu ou prou 2,5%. A ce tarif, 1 000 euros versés font 975 euros investis dans le PER et 25 euros pris par le gestionnaire. Justifié ? Pour Gilles Belloir, directeur de Placement-direct.fr, pas nécessairement. «Nos experts peuvent conseiller les clients de manière individualisée sur leur PER, le tout sans prendre de frais sur les versements», dit-il…

Viennent ensuite les frais de gestion du produit. C’est une ponction annuelle sur votre épargne de 0,80% en moyenne sur le fonds en euros et de 0,90% sur les autres supports (unités de compte), y compris ceux de la gestion pilotée par horizon, choisie par une majorité d’épargnants (lire plus bas). Sur plusieurs années, ces frais sont pesants, ne les négligez pas. Nombre de PER diffusés sur le Net ou par des mutuelles d’assurances abaissent la note autour de 0,60% par an (hors options), une piste à privilégier.

Bien d’autres frais émaillent le PER : ceux pris sur les arbitrages ponctuels (déplacement de votre épargne d’un support à un autre), sur les options de gestion ou d’arbitrage automatique, sur les garanties de prévoyance, sur les rentes, sur le transfert du PER vers un autre gestionnaire, etc. Tout est indiqué dans la notice contractuelle du produit, et – c’est une obligation récente – sur le site de l’établissement distributeur (encore faut-il trouver l’info !).

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