
Dégringolade. Le taux du livret A est passé de 3% en janvier 2025 à 2,40% en février puis à 1,70 % depuis le 1er août. Bien que regrettable pour ses 59 millions de détenteurs, la baisse du rendement est tout à fait cohérente avec l’environnement économique et monétaire. Le taux du placement chouchou des Français est en effet fixé par le gouvernement en fonction d’une formule de calcul s’appuyant à la fois sur le niveau des taux d’intérêt à court terme et sur celui de l’inflation. Or ces deux indicateurs sont en forte baisse dans un contexte de réduction des taux directeurs par la Banque centrale européenne (BCE), passés de 4% en juin 2024 à 2% en juin 2025.
«L’inflation est revenue autour de 0,80% sur un an, ce qui permet au Livret A de dégager un rendement réel (après inflation) de l’ordre de 1%. C’est un niveau relativement élevé par rapport à la moyenne de ces dix dernières années» rappelle Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l’épargne. Les autres placements pour se constituer une épargne de précaution sont eux-aussi orientés à la baisse depuis un an. Mais, contrairement au Livret A, ils ne permettent pas toujours de se protéger contre la hausse des prix, si modeste soit-elle. Le moment est donc venu de faire le tri dans vos placements de trésorerie.
Optimiser ses livrets réglementés
Le Livret A n’a pas perdu son aura malgré la récente baisse de son rendement. La priorité, pour placer son épargne sans risque, reste donc de l’alimenter en priorité ainsi que le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui bénéficie de la même rémunération, jusqu'à leur plafond respectif. Il s’élève à 22 950 euros pour le Livret A et à 12 000 euros pour le LDDS. Ces deux produits étant exonérés d’impôts et de prélèvements sociaux, difficile de trouver mieux. « Le taux pourrait être diminué une nouvelle fois au 1er février 2026, date de la prochaine révision, en cas de nouvelles baisses des taux directeurs et de maintien d’une inflation faible» prévient Philippe Crevel. La décision reste cependant dans les mains de Bercy, quel qu’en soit son locataire l’an prochain.
Les ménages modestes ont quant à eux intérêt à privilégier le Livret d’épargne populaire (LEP), accessible sous conditions de ressources. Lui aussi exonéré d'impôts, il bénéficie d’un coup de pouce de l’Etat puisqu’il rapporte 2,70% depuis le 1er août. Les personnes éligibles (il faut afficher des revenus annuels inférieurs à 22 823 euros pour un célibataire, par exemple) peuvent y verser jusqu’à 10 000 euros.
10 livrets bancaires au banc d’essai

(1) Au 1er septembre 2025. (2) En tenant compte des éventuelles promotions d’accueil et du prélèvement forfaitaire unique de 30%. NP : non pertinent.
Trouver le meilleur livret fiscalisé
Une fois les plafonds de l’épargne réglementée (Livret A, LDDS, LEP, etc.) atteints, il faut partir à la chasse aux meilleurs livrets dits classiques ou bancaires, qui sont, eux, soumis à imposition. Oubliez les banques de réseau, leurs taux sont largement inférieurs à 1 % et ne permettent donc pas de compenser l’inflation. Les acteurs de l’épargne en ligne comme Cashbee, Goodvest, Meilleurtaux Placement, Placement-direct.fr, Ramify proposent en revanche des offres attractives, souvent boostées par un taux promotionnel compris entre 3 et 5% appliqué pendant quelques mois pour les clients ouvrant un livret pour la première fois.
Ensuite, le taux standard s’applique. Il évoluait aux environs de 2% début septembre, en nette baisse depuis un an et devrait encore se réduire. « Les livrets bancaires subissent, comme le Livret A, la baisse des taux directeurs de la BCE, mais nous continuerons à proposer des offres promotionnelles sur quelques mois. Cela permet aux épargnants ayant une somme importante à placer de profiter de belles opportunités», souligne Cyril Garbois, cofondateur de Cashbee.
Attention, ces taux sont bruts : les intérêts sont soumis au prélèvement forfaitaire unique de 30%. Un taux brut de 2% correspond donc à un rendement net de 1,40%, largement inférieur à celui du Livret A (1,70%). Pensez aussi aux offres des banques en ligne (BforBank, BoursoBank, Fortuneo, Hello bank!, Monabanq) : leurs taux sont attractifs mais réservés aux clients détenant un compte courant dans l’établissement.
Enfin, les banques des constructeurs automobiles Stellantis (Distingo Bank) et Renault (Renault Bank) affichent aussi des rendements compétitifs. « Les livrets bancaires subissent la concurrence du fonds en euros de l’assurance vie, mais ils présentent un atout de taille : il suffit d’un clic pour récupérer son capital, tandis que les délais sont au minimum de 48 à 72 heures, voire davantage, pour l’assurance vie», précise Patrick Thiberge, le directeur général de Meilleurtaux Placement.
Le compte à terme pour sécuriser son taux
Pas de risque de mauvaise surprise avec un compte à terme : votre taux est défini à la souscription en fonction de la durée de placement choisie (entre un mois et cinq ans). Et, contrairement aux livrets, il est fixe et ne varie pas en cours de vie de votre produit, même en cas de baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne. En contrepartie, les comptes à terme ne sont pas liquides : il ne faut donc y verser que des sommes dont vous êtes certain de ne pas avoir besoin. Car s’il reste possible de demander à récupérer votre argent avant l’échéance, l’opération entraîne des pénalités sur le taux de rendement.
Début septembre, il était possible de trouver des comptes à terme sur douze mois à 2,35% chez Distingo Bank, 1,80% chez BoursoBank ou 1,70% chez Placement-direct.fr. Pensez aussi à interroger votre banque traditionnelle : ces établissements proposent généralement de bons taux à leurs clients déposant au minimum entre 5 000 et 50 000 euros. Côté fiscalité, les intérêts sont soumis au prélèvement forfaitaire unique de 30%, comme pour les livrets classiques.
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